F.A.Q. : foire aux questions

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Quels autres mouvements d'idées peuvent avoir un rapport avec l'écologie libidinale ?


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Que signifie "écologie libidinale" ?

L'introduction ce concept à pour but d'établir un lien entre d'une part la psychanalyse politique, notamment telle que mise en oeuvre dans les théories de Wilhelm Reich et Herbert Marcuse (courant dit "Freudo-Marxiste") et d'autre part les réflexions écologistes, sociologiques et économiques  (critiques de la croissance) - issues des années 70 et reprises dans le mouvement contemporain dit "alter-mondialistelien-interne" - les études d'anthropologie et de psychologie politique (étude des processus idéologiques, critique de l'idéologie dominante : l'"individualisme libéral") ainsi que la pensée libertaire.
Notre démarche s'inscrit dans une perspective de transformation sociale radicale.

C'est une écologie au sens où il est mis l'accent sur la continuité et l'interdépendance entre l'être humain et les autres systèmes vivants ou non vivants. Elle est libidinale au sens où l'énergie vitale universelle, correspond chez l'homme à l'énergie sexuelle (ou libido).

Pour en savoir plus, faites le tour du site !

Est-ce une idéologie ?

Une idéologie est un système fondé sur un axiome de départ qui ne peut être remis en cause. Par exemple "Dieu existe" (toutes les religions sont des idéologies) ou "la loi du marché amène forcement à la prospérité" ou encore "la dictature du prolétariat est une étape nécessaire à l'instauration d'une société idéale"...

Nous espérons échapper à cette définition en ne posant pas de croyance préalable ni de chemin tracé d'avance ni de modèle d'organisation sociale prédéfini à atteindre. Nous nous basons sur l'observation des souffrances humaines et de l'état de la planète pour justifier le besoin d'une transformation sociale (voir notre préambule). Nous nous appuyons sur les (maigres) connaissances qui existent sur le fonctionnement de l'être humain. En dernière analyse nous retiendrons ce qui nous paraîtra favorable à la vie.
Un être vivant s'épanoui lorsqu'il peut développer toutes ses potentialités et ressentir du bien-être. Bien sur ce but n'est pas nécessairement poursuivi par ceux qui croient en une vie après la mort...

Qu'est ce que la psychanalyse politique ?

C'est l'application de la psychanalyse à l'analyse des phénomènes de société. En effet les relations sociales et le modèle de société sont une résultante du psychisme des individus qui composent cette société. Ceux-ci sont en retour formés et "conditionnés" par le modèle social dominant.

Si la thérapie individuelle peut espérer soulager quelques patients, seule une approche psychanalytique globale de la société peut permettre d'espérer corriger les maux dont souffrent la quasi-totalité de ses membres.

Pour en savoir plus, nous vous recommandons l'ouvrage suivant (paru dans la collection "Que sais-je ?") :
La Psychanalyse politique, de Roger Dadoun, P.U.F., Paris, 1995.
Voir aussi une sélection d'auteurs et de liens.

Qui est Wilhelm Reich ?

Reich (1897-1957) est un psychanalyste autrichien. Disciple de Freud, il mit au point dans les années 20 à 30 "l'analyse caractérielle" et explicita "la fonction de l'orgasme". Très vite il sut tirer les conséquences politiques qu'impliquaient les apports de la psychanalyse (voir répression sexuelle, exploitation et fascisme). Il proposa une explication du passage d'un système social communautaire au système capitaliste ("L'irruption de la morale sexuelle") et tenta de diffuser ses idées (synthétisées dans "La révolution sexuelle") auprès des masses ("La lutte sexuelle des jeunes") notamment au sein du parti communiste, dont il fut exclus (de même qu'il fut exclu de l'association internationale de psychanalyse) tant ses idées dérangeaient les institutions.
Contraint à l'exil par l'arrivée au pouvoir des Nazis, il fini par s'installer aux États-Unis. Il expliqua le succès des Nazis et la déconfiture du parti communiste allemand ("Psychologie de masse du fascisme", idéologie qui résulte de la "peste émotionnellelien-interne") ainsi que la faillite de la révolution bolchevique (ajout à "La révolution sexuelle"). A la pathologie de la peste émotionnelle, il oppose la notion "d'économie sexuelle", fondée sur l'autorégulation des pulsions, et d'où découle l'activité créatrice : la "démocratie du travail".
Il livra un vigoureux pamphlet sur la société contemporaine ("Écoute petit homme !") et poursuivi ses travaux sur l'énergie vitale universellelien-interne (qu'il baptisa "orgone"), tentant d'appliquer ses découvertes à la cure du cancer et au contrôle de phénomènes météorologiques.
Arrêté par la Food & Drug Administration en raison de ses activités non-conformistes, il mourut en prison dans des circonstances suspectes et ses livres furent brûlés !

Un film évoque le personnage et l'œuvre de Wilhelm Reich :
W.R. les mystères de l'organisme, de Dusan Makavejev, 1971.

Pour aborder l'œuvre de Reich, nous vous recommandons l'ouvrage suivant :
Cent fleurs pour Wilhelm Reich, de Roger Dadoun, Payot, Paris, 1975. (rééd. 1999).

Quelques unes des oeuvres majeures de Wilhelm Reich, traduites en français (rééditions) :

Une synthèse succinte centrée sur l'aspect politique de son oeuvre : Contre l'ordre social pestiféré : la libido 175 Kio, 7 pages.
Lire aussi (pages externes) :

Qu'a apporté Wilhelm Reich à la société contemporaine ?

Reich est à l'origine de toutes les thérapies "psycho-corporelles"

En effet alors que la psychanalyse s'interdit tout contact corporel avec le patient, Reich est le premier à briser ce tabou. S'étant rendu compte que les conflits psychiques se cristallisent dans des structures corporelles, il développe la première technique prenant en compte le corps : la végétothérapie.
Par la suite de nombreuses thérapies psycho-corporelles se développeront en occident (analyse reichienne, bio-énérgie, anti-gymnastique, rebirth, cri primal, respiration holotropique, etc.), elles sont aujourd'hui très répandues et font souvent le lien avec les techniques énergétiques venues d'Orient.
Voir par exemple à ce sujet le dossier du Nouvel Observateur du 23-29 juin 2005 incluant un encadré sur Reich.

Reich est à l'origine de la sexologie moderne

Reich est le premier psychanalyste à s'intéresser à la sexualité de "l'homme de la rue" au lieu de rester fixé sur les cas pathologiques. En effet il avait compris que la répression généralisée de la sexualité touche toutes les classes sociales et a une importance politique essentielle. (Voir la définition de l'économie sexuelle).

Lors de son séjour en Scandinavie (1939-40) il met au point la technique et fait les premières expériences consistant à mesurer la conductivité électriques sur les muqueuses, en état d'excitation sexuelle ou non. Il est le premier scientifique moderne à décrire les différentes phases du rapport sexuel. Il publie ses résultats dans "La fonction de l'orgasme" (1945). Ce sont ces travaux que les célèbres Masters et Johnson systématiseront dans les années 50 et 60 (Ils publient leurs résultats en 1966 sans faire référence à Reich).

Reich est un pionnier des théories appliquant la psychanalyse à la politique

Bien que Freud ait déjà produit quelques réflexions d'ordre social, c'est Reich qui développe véritablement ce champ de la recherche. On lui doit notamment la première analyse, toujours pertinente, du phénomène nazi ("La psychologie de masse du fascisme", 1933). Ses concepts de "peste émotionnellelien-interne" et de "démocratie du travail" éclairent particulièrement le champ politique.
Le lien entre psychanalyse et politique est également fécond pour la réflexion des militants politiques (fonctionnement interne des organisations : lire à ce sujet "Les hommes et l'État", 1953).

Reich est à l'origine de mai 68, de la libération sexuelle et de la libération de la femme

C'est dix ans après sa mort (en 1957) que Wilhelm Reich connaît son heure de gloire : son oeuvre contribue (avec d'autres comme Marcuse, les Situationnistes, la "Beat generation"...) au "soulèvement de la jeunesse" qu'il prévoyait déjà à la fin de son livre publié en 1932 : "L'irruption de la morale sexuelle".
Reich est abondement cité par les étudiants des mouvements de 1968 en France, en Allemagne, aux États-unis...
Enfin il inspire (avec Marcuse, Simone de Beauvoir et d'autres) les fondatrices du MLF (Mouvement de la Libération de la Femme) comme en témoigne par exemple l'article "L'éducation sexuelle des filles au XXe siècle" sur le site de la revue Clio,ou l'interview de Thérèse Clerc visible sur notre page féminisme.

Reich est à l'origine des attentions croissantes portées aux jeunes enfants depuis les années 70

Reich est le premier a attirer l'attention sur l'importance cruciale des conditions de la naissance, des soins apportés aux bébés et de l'éducation des jeunes enfants. En 1949 il crée un centre de recherche sur la petite enfance (The Orgonomic Infant Research Center) et lègue ses biens à une fondation consacrée à la protection de l'enfance (The Wilhelm Reich Infant Trust).
C'est dans les années 70 (où règnent dans les maternités les méthodes de "naissance industrielle") que des auteurs comme Frederick Leboyer ou Michel Odent vont reprendre le flambeau et contribuer à une prise de conscience (très) progressive et l'évolution (très lente) vers des méthodes moins violentes.
Voir à ce sujet l'article "nouveaux-nés" de Roger Dadoun dans Cent fleurs pour Wilhelm Reich.

Actualité de l'oeuvre de Reich aujourd'hui : lire ces deux préfaces :

Qu'est ce que la névrose ?

La névrose est un ensemble de troubles mentaux qui résulte de traumatismes vécus dans l'enfance ou de répressions (des émotions, des sentiments, de l'expression, de la sexualité) qui sont refoulés et intériorisés.

Les symptômes sont autant psychiques que physiques (phobies diverses, bégaiement, hystérie, timidité, instabilité, dépression, angoisses, fatigue chronique, rhume chronique, mal au ventre, rigidité musculaire...)
La névrose s'accompagne généralement de difficultés de communication et de comportements irrationnels entraînant des conflits notamment au sein des familles et dans le cadre professionnel, et plus généralement dans le fonctionnement de la société et peut de ce fait être qualifiée de fléau social.

Dans notre société, il n'y a guère d'individu qui ne soit au moins affecté de névrose à un degré divers. Celle-ci touche toutes les classes sociales. (L'organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment publié des chiffres indiquant que 25% des individus seraient, eux, psychotiques...)

Névrosé ou psychotique ? Deux boutades de psy en guise de réponse :
"Le névrosé construit des châteaux en Espagne, le psychotique les habite et le pervers encaisse le loyer."
"Le névrosé pense que 2 et 2 font 4 et s'en trouve malheureux, le psychotique pense que 2 et 2 font 5 et s'en trouve très bien"

Qu'est ce que la peste émotionnelle ?

La peste émotionnelle est un concept de psychanalyse, introduit par Wilhelm Reich. Il s'agit d'une pathologie.
Tandis que chez le névrosé la pulsion vitale inhibée se traduit en une aspiration nostalgique vers la liberté, chez le pestiféré elle déclenche la haine pour toute manifestation réelle de liberté. Ceci n'est bien sur pas du tout incompatible avec l'affirmation de l'attachement à des valeurs telles que "la Liberté", "le Respect" (surtout s'il s'agit du respect de l'autorité), "la Démocratie"... tant que ce ne sont que mots.

Dans le domaine sexuel elle se manifeste par, d’une part, un attachement à une morale anti-sexuelle répressive (il a y ici alliance entre la peste émotionnelle et la tradition) et d’autre part une pornographie sournoise, écho déformé des désirs de libération sexuelle. Le pestiféré développe une haine insatiable à l’encontre des expressions authentiques de la puissance orgastique. Sa bête noire est la sexualité naturelle des enfants et des adolescents.
Le pestiféré se répand dans le champ social, il projette sur les autres ses propres perversions sexuelles (la calomnie sexuelle est l'une de ses formes d'agression favorite) et sa propre agressivité.
Il hait la rationalité, la recherche de la véracité et de l’objectivité.

Lorsque la peste émotionnelle prend une dimension politique, cela s'appelle le fascismelien-interne.

En savoir plus :
Matérialisation de l'idéologie et peste émotionnelle.
Le chapitre "Peste émotionnelle" du livre de Roger Dadoun, Cents fleurs pour Wilhelm Reich.
Manifestations ordinaires de la peste émotionnelle : quelques faits divers.
Petit test de dépistage de la peste émotionnelle.

Qu'est ce que la répression sexuelle ?

Ce terme recouvre toute forme de dévalorisation de la sexualité, qu'elle soit brutale (par exemple la menace adressée au petit enfant surpris en train de se masturber : « si tu recommence je vais te la couper !», ou l'injonction adressée à la petite fille : « fermes tes jambes !») ou plus subtile, se voilant derrière les termes de "modestie" ou de "pudeur".
Il en est de même pour toute valorisation de l'abstinence sexuelle ou de la virginité. Elle s'exerce entre autres par la pression mise à l'encontre des jeunes filles et femmes qui souhaite avoir une sexualité libre (ou même simplement porter une jupe) : elles se font traiter de "fille facile", "salope" ou "pute".

Elle peut s'exercer par le simple fait d'entretenir le mystère autour de l'activité sexuelle (sujet tabou ou réservé aux adultes, histoires d'enfant naissant dans des choux ou apporté par des cigognes, langage allusif...) ainsi que par la négation de la sexualité infantile.

Cette répression peut aussi prendre la forme d'une dévalorisation plus générale du corps, considéré comme "sale", "impur", "grossier", "honteux", par opposition avec un esprit, une "âme" jugés plus élevés. La sexualité se voit alors rabaissée à "la satisfaction d'instincts ou de besoins matériels grossiers".

Gébé : "l'humanité en marche entravée par les pudibons. Toujours pendus aux nichons et aux couilles"

C'est l'une des causes essentielle des névroses et de la peste émotionnelle, en particulier lorsqu'elle frappe les jeunes enfants.

"La sexualité est pleine de mensonges. Le corps essaye d'exprimer la vérité, mais il est généralement trop assommé de règles pour pouvoir être entendu. Nous nous mutilons avec des mensonges. La plupart des gens n'ont pas idée de ce qu'ils perdent, notre société place une valeur suprême dans le contrôle, dans le fait de cacher ce que l'on ressent. Elle se moque de la culture primitive et tire vanité de la répression des instincts et des pulsions naturels." Jim Morrison.

"Le dressage anti-plaisir commence à l'enfance, oeuvre des parents et des enseignants, Il s'appuie sur le système récompense-punition. [...] Au cours de notre enfance nos diverses pulsions cherchaient à se réaliser, nos émotions multiples à s'exprimer. Chaque fois qu'elles déplaisaient aux adultes, elles étaient réprimées. Par peur l'enfant a retenu ses désirs, rentré ses envies, étouffé ses joies, contenu ses colères, caché ses tristesses et ses peurs. Il a renoncé à agir ouvertement, à s'extérioriser, à demander. Dans son corps, s'accumulèrent des milliers d'impulsions bloquées, des milliers de gestes retenus. [...] Les frustrations, les inhibitions et les culpabilisations de l'enfance structurent et endolorissent notre corps pour le reste de nos jours." Docteur Leleu.

Exemples de manifestation de l'inconscient dénotant une répression de la sexualité :

La répression passe aussi par les contes de fées racontés aux enfants.
Les contes pour faire peur : la peur est un des plus efficace instrument de domination, elle entraîne la soumission. (très utilisée au niveau social par les gouvernements autoritaires).

Exemples d'interprétation de contes :

Voir aussi les concepts du patriarcat et de la répression sexuelle à travers le vocabulaire.

Qu'est ce que l'énergie sexuelle, libidinale ou vitale ?

De nombreux penseurs et notamment les philosophies extrême-orientales admettent l'existence d'une énergie présente dans tout corps vivant et qui y circule. (Les chinois l'appelent "Chi", les japonais "Ki", les indiens "Prana".)
Cette énergie vitale peut, selon les bouddhistes, se trouver dans différents états et circule entre différents centres d'énergie (appelés "shakras") échelonnés entre le cerveau et le sexe. C'est également le long de cet axe longitudinal que Wilhelm Reich fait circuler l'énergie sexuelle (nommée "libido" par Freud), qui est dissipée, chez le sujet sain, par l'orgasme.
Reich travaillera dans la seconde partie de sa carrière à essayer de mettre en évidence et d'utiliser cette énergie universelle qu'il nommera "orgone".

Soumis à un champ magnétique, tout corps vivant émet un rayonnement qui peut être photographié. Ce phénomène découvert en 1939 est connu sous le nom de "effet Kirlian". Ce rayonnement change d'intensité selon l'état physique et psychique de la personne.
Selon certaines interprétations ce serait là une manifestation de l'"aura" : un rayonnement de l'énergie vitale hors du corps. Selon d'autres il ne s'agirait que d'un effet lié à la présence de vapeur d'eau (sudation). Cette explication paraît un peu courte au regard des multiples recherches de biophysique qui ont suivi la découverte de Kirlian.
On trouvera dans Cent fleurs pour Wilhelm Reich de Roger Dadoun (Payot, 1975), au chapitre 41 : "Kirlian", un aperçu des multiples recherches menées essentiellement dans les pays de l'Est (années 1960-70) autour de l'énergie émise par les corps vivants. Les résultats de ces recherches tendaient à confirmer les découvertes et intuitions de W.Reich.

Cette énergie est notamment l'objet sur lequel agit l'acuponcture.
Cette énergie pourrait également être échangée entre différentes personnes ou êtres vivants. A titre d'exemple, les potentialités de guérisseurs (ou "rebouteux") capables d'aider à la cicatrisation de plaies par imposition des mains sont largement documentées. Un exemple similaire en est la pratique du Reiki, importée du Japon, et déjà remboursée par la sécurité sociale de quelques pays occidentaux (Canada) !

Ces aspects énergétiques de la vie ont étés totalement ignorés par la science occidentale et les pratiques qui s'y rapportent, entrant souvent dans le cadre de rituels chamanistes ou animistes, ont été combattues par les missionnaires obscurantistes. Ceci explique le faible développement des connaissances dans ce domaine.

Il n'existe pas de preuve scientifique de l'existence de cette énergie vitale. Comme toute hypothèse scientifique son intérêt est de permettre d'expliquer par la modélisation un certain nombre de phénomènes, au même titre que, par exemple, la "nature ondulatoire de la lumière".

Quel rapport avec le cancer ?

A l'heure actuelle dans notre société, une personne sur trois développera au moins un cancer au cours de sa vie !
Cette maladie est une "biopathie" : un dérèglement du processus vital.

Outre l'absorption de produits cancérigènes (en augmentation exponentielle dans notre environnement), cette maladie, intimement liée à notre mode de vie, peut aussi avoir une origine psychique.
Selon Reich, les blocages névrotiques (cuirasses caractérielles) s'opposant à la libre circulation de l'énergie vitale, peuvent, du fait de l'accumulation anormale de cette énergie, provoquer des cancers. Un cas célèbre est celui de l'écrivain suisse Fritz Zorn, décédé d'un cancer de la gorge faute d'avoir pu s'exprimer au sein de sa famille. Il a exposé son cas dans son oeuvre majeure : Mars.

Notons que de la même façon la diminution de la libido peut avoir des causes psychiques comme des causes environnementales (produits chimiques toxiques y compris additifs alimentaires, par exemple des oestrogènes de synthèse peuvent se trouver dans les jus de tomate en conserve). A noter que les anti-dépresseurs peuvent avoir aussi pour effet secondaire de diminuer la libido.

Qu'est-ce qu'une approche holistique ?

C'est une approche qui considère son objet comme un tout. A l'opposé d'une approche qui viserait à étudier chaque élément du système pris isolément.
En médecine, cela consiste à considérer l'individu malade dans son entier et non de s'intéresser uniquement à tel ou tel organe porteur d'un symptôme. (Cette approche est par exemple celle que suit l'ostéopathie.)
En reconnaissant l'interdépendance (voire l'unicité) entre corps et esprit, l'approche holistique permet notamment de prendre en compte les facteurs psychiques dans le développement et l'évolution des pathologies.
On parlera également d'approche "systémique" (en psychothérapie notamment), c'est à dire qui étudie l'individu comme l'élément d'un système qu'il forme avec son entourage, son environnement.

Quelles sont les approches médicales pour soigner les névroses ?

La psychanalyse a pour objet de traiter les névroses en recherchant, dans l'inconscient du patient, les causes de celle-ci. Notamment elle cherche à faire rappeler à la conscience des expériences traumatisantes ou répressives vécues dans l'enfance et depuis refoulées.

Du fait de l'interrelation entre le corps et le psychisme, les névroses peuvent également être traitées par des approches axées sur le corps et ses cuirasses (massage Reichien, analyse bio-énergétique, anti-gymnastique...)

Les approches dites "psychothérapies" ou thérapies comportementales (Gestalt, analyse transactionnelle...) ont plus pour vocation de permettre au sujet de corriger ses comportements et de mieux s'adapter à la vie sociale que de traiter en profondeurs les névroses.

N'y a-t-il pas déjà de l'éducation sexuelle à l'école ?

A l'école, les adolescents bénéficient de cours d'anatomie génitale, orientés sur la fonction de reproduction et d'une information sur les méthodes de contraceptions. Ceci ne saurait en aucun cas être qualifié d'éducation sexuelle. 
Et encore cela n'est-il possible que dans certaines limites, voir l'Educastrons Nationale , complice des pédophiles?

La sexualité constituant l'un des éléments majeurs de la vie humaine, l'école ne peut se contenter de l'évoquer à la marge en quelques heures. L'éducation sexuelle devrait être présente tout au long de la scolarité au même titre que les autres disciplines essentielles (et à travers elles), et être adaptée à chaque age de l'élève. N'oublions pas que la répression sexuelle s'exerce aussi par le silence autour de la sexualité, ce qui revient à en nier l'existence, notamment chez les jeunes enfants.
Une éducation à la sexualité (et d'une façon plus large à la sensualité et aux plaisirs) peut être acquise en dehors de l'école. Toutefois, compte-tenu des disparités des milieux socioculturels et familiaux d'où proviennent les enfants, ici encore l'école doit pleinement jouer son rôle républicain consistant à permettre à tous les enfants d'accéder aux mêmes connaissances et capacités.

L'éducation sexuelle doit consister non seulement en un apport de connaissances théoriques (anatomiques mais aussi sur le fonctionnement du corps et du psychisme en rapport avec la sexualité (la "fonction de l'orgasme") mais aussi en un éveil à la sensualité et une découverte des gestes de l'amour.
Car cela n'est pas inné : en effet nombre d'hommes et de femmes se montrent maladroits dans leurs relations sexuelles et affectives tout au long de leur vie, sans parfois même pouvoir apprendre au contact de partenaires tout aussi maladroit qu'eux.
C'est en fait une "éducation sexuée", développée à travers toutes les disciplines qui serait nécessaire, comme l'indique Georges Mauco dans son ouvrage Éducation et sexualité. Voir également l'article de Roger Dadoun dans Cent fleurs pour Wilhelm Reich.

Nous vous proposons un cours d'éducation sexuelle adaptable pour les enfants, adolescents et adultes.
Pour une analyse plus affrondie de la situation actuelle, lire : éducation anti-sexuelle.

Remarques : aujourd'hui aux U.S.A., dans le cours de santé pour les adolescents, les enseignants sont obligés de présenter l'abstinence comme la meilleure façon de se préserver des maladies sexuellement transmissibles. Et en France une association catholique intégriste vient d'être agréée par l'Éducation Nationale pour assurer des cours d'éducation sexuelle dans l'enseignement public (voir Mainmise sur l'enfance).

En quoi notre éducation scolaire peut-elle avoir un effet négatif ?

"Everything you were taugh at school is bunk"* Orson Welles
* Tout ce que tu as appris à l'école c'est de la foutaise.

L'éducation scolaire, telle qu'elle se pratique dans notre société, à pour effet de développer l'enfant de façon déséquilibrée car elle est essentiellement axé sur l’assimilation de savoirs au détriment du développement de la pensée critique, et, sous prétexte de socialisation, axé sur l’inhibition émotionnelle, sensorielle et corporelle.  La matière noble par excellence étant les mathématiques, tandis que les activités devant permettre un éveil à la créativité et aux sens (musique, dessin, travaux manuels) et l'éducation physique sont les matières les moins valorisées. Sans compter que le premier apprentissage de l'école consiste à brider le corps en l'obligeant à rester assis pendant des heures.

Par ailleurs le mode d'enseignement "à sens unique" où le professeur délivre un savoir à l'enfant, qui n'a le droit de s'exprimer que pour poser une question sur ce qui est exposé ou répondre à une question du maître et n'intervient en rien dans le contenu du cours, ne favorise évidemment pas l'autonomie et le développement de la personnalité, ni l'intérêt de l'enfant pour le cours.
D'autre part le système de sélection et de compétition, s'il peut créer l'émulation, a aussi pour effet de marginaliser et d'exclure les enfants qui sont moins bien adaptés aux méthodes et aux contenus des enseignements. Pour eux l'humiliation et la frustration sont bien souvent le lot quotidien. Ceci développe également les comportements individualistes ("chacun pour soi") et compétitifs (enfoncer les autres pour "réussir") au détriment de la solidarité.

Enfin, l'école est le lieu où s'exerce la répression sexuelle de l'enfant (si elle n'a pas déjà été effectuée dans la famille) au nom de la prétendue "période de latence". Interdit de la masturbation, de l'exhibition, des attouchements entre enfants...

Reich : "Quand je pense aux nouveaux nés que tu tortures pour en faire des hommes "normaux" à ton image..."
Illustration de William Steig pour l'ouvrage de W.Reich "Écoute petit homme", éd. Payot.

S'il existe d'autres méthodes de scolarisation (ex : Summerhill) ou d'enseignement (méthode Freinet, Montessori... voir une sélection de liens) donnant à l'enfant plus d'autonomie et de possibilités d'exprimer sa créativité, elles restent marginales et concernent très peu l'enseignement public. L'objectif premier de l'école publique est, en théorie, de former des citoyens en pleine possession de leurs moyens (objectif jamais atteint ou leurre ?). Or nous assistons à des dérives inquiétantes que sont d'une part l'introduction de clivages racistes et religieux qui remettent en cause la laïcité et d'autre part une tentative d'appropriation de l'école par les marchands à travers l'introduction de la publicité et de la spécialisation précoce en vue de fournir de la main d'œuvre pour les entreprises.

Lire aussi le texte de Raoul Vaneigem, écrit en 1995 : "Avertissement aux écoliers et aux lycéens" (téléchargement au format RTF sur le site BiblioLibertaire).
Voir également notre bibliographie sur le sujet (dont Journal d'un éducastreur de Jules Celma et Le petit livre rouge des écoliers et lycéens).
Voir les textes de quelques chansons consacrées à l'école.

Le corps n'est-il pas hyper valorisé par notre société ?

De fait, dans notre société le corps est largement présent : la publicité abuse de corps dénudés (ils le sont rarement totalement toutefois ou alors dans une présentation désexualisée), la pornographie est largement répandue et banalisée, les magazines féminins - lien vers le site Acrimed - (et maintenant masculins) regorgent de recettes de "santé-beauté-forme" transformant le corps en objet de soins obsessionnels.

On perçoit aisément les points commun de toutes ces formes de représentations du corps. Tout d'abord le corps n'est généralement considéré que dans son apparence. Le corps est toujours utilisé dans un but marchand (investir de libido un bien de consommation, vendre des produits, des soins, des interventions chirurgicales parfaitement superflus). C'est un corps réifié, qu'il convient de rendre "parfait" y compris en le mutilant (chirurgie, prothèses...). Loin d'être valorisé, le corps n'est pas considéré comme acceptable tel qu'il est puisqu'il se doit d'être transformé (en toute bonne logique consumériste).
Voir à titre d'illustration le cas de l'épilation qui vise toutes les femmes de notre société, y compris les pré-adolescentes. Voir également publicité et marchandisation du corps.

Enfin la sexualité se trouve réduite par la pornographie à un acte mécanique "débarrassé" de tout désir.

Le corps, accepté tel qu'il est, dans une nudité non parée d'artifices et non esthétisée ou médicalisée, sexué et investi de désir, demeure un élément subversif.

"Trente années de bikinis n’ont pas effacé deux millénaires de culture judéo-chrétienne. Et cette débauche de chair n’est pas plus un signe de libération que l’accession au crédit. Elle est, au contraire, l’acte manqué par lequel nous essayons désespérément de reprendre contact avec ce corps que nous fuyons." Marie-Lise Labonté, psychothérapeute.

Les noirs ont-ils de grosses bites ? Un mythe raciste qui a la peau dure

D'où vient cette idée (fausse) et quel rôle rempli-t-elle ?

Après l'abolition de l'esclavage des noirs aux États-Unis, les noirs ont progressivement acquis un statut de citoyen et se sont quelque peu mêlés au reste de la population. Il s'est alors produit quelque chose d'inimaginable pour les racistes : des femmes blanches ont eu des relations sentimentales et sexuelles avec des noirs !
Impossible de continuer à voir là le viol perpétré par le sauvage noir sur la pure jeune femme blanche. Comment expliquer un tel comportement de la part de femmes blanches ? Ces femmes sont nécessairement impures et perverses. Impossible d'imaginer qu'elles puissent choisir un partenaire noir pour ses qualités "humaines" : sensibilité, intelligence... car le raciste sait bien que le noir est un animal. Donc voici la seule explication possible : ces femmes, des "putains" nymphomanes, préfèrent sortir avec des noirs car ceux-ci ont de plus grosses bites que les blancs (avantage lié à leur animalité).

Nous avons toutes les raisons de penser que ce mythe à été créé et colporté par le Ku Klux Klan. 

Son succès à été foudroyant, sa propagation s'étant étendue à tous les pays occidentaux et au-delà. Il hante encore de nos jours les cours de récréation de nos écoles. Nous pensons que ce succès est du à la nature devenue inconsciente de son caractère raciste, sous couvert d'attribuer aux noirs un avantage (ce qui est politiquement correct).

La révolution sexuelle n'a-t-elle pas déjà eu lieu ?

On n'a jamais autant parlé de sexe... Au fur et à mesure que se développait la sexologie et le discours pseudo-scientifique sur la sexualité, celle-ci est devenue l'objet d'un contrôle de plus en plus étroit (normes sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire, création de catégories de "déviances" et "perversions"...)

«La libération sexuelle n'est qu'apparente dans la société actuelle. (...) Le sexe, suscité et réprimé, orienté et exploité sous les formes innombrables de l'industrie matérielle et culturelle, est absorbé, institutionnalisé, administré par la société - pour mieux le manipuler»
Theodor W. Adorno, «Tabous sexuels et droit, aujourd'hui», in Modèles critiques. Interventions-répliques, Payot, 1984, p. 79.

Les combats des années 70* ont certes apportés des avancées substantielles ("libération sexuelle", avancées pour la reconnaissance des droits à l'égalité des femmes et des minorités sexuelles, contraception, avortement...) néanmoins le chemin est encore long.
En sont les preuves la survivance (c'est à dire la persistance du besoin) de la prostitution et de la pornographie (lire la pornographie, une hypocrisie organisée), révélatrice d'une frustration sexuelle encore très répandue ainsi que d'une dérive consumériste de la sexualité. On notera également la persistance du machisme, de la vulgarité "beauf" et de l'homophobie qui témoignent d'un obscurantisme patriarcal toujours bien ancré. Sans parler des violences sexuelles.
Sans aller jusque là on pourra remarquer que dans les collèges et lycées, le port de la jupe est devenu quasi-impensable pour les filles (fille en jupe = "pute"). Dans les années 60 et 70 les femmes ont du se battre pour faire admettre le port du pantalon, aujourd'hui c'est pour pouvoir porter la jupe ! Comme quoi les signes peuvent s'inverser mais la répression de la liberté sexuelle de la femme est redevenue tout aussi brutale qu'avant.

*Notons au passage que l'oeuvre de Reich à joué un rôle important dans le déclenchement de la révolte étudiante de mai 68.

Est également révélateur l'amalgame qui est fait entre pédophilie et viol et le climat de quasi hystérie qui règne aujourd'hui autour de cette question (exemples récents : l'interdiction du film "Le Tambour" dans certain états des États-Unis ou la rétractation d'un célèbre leader du mouvement de Mai 1968 qui avait évoqué des sollicitations sexuelles faites par des enfants envers sa personne adulte, voir aussi A qui profite cette hystérie et l'Educastrons Nationale , complice des "pédophiles" ?). Force est de constater qu'il subsiste dans notre société un véritable tabou autour de la sexualité des enfants.

Comment imaginer un instant que les adultes soient libérés alors que la sexualité des enfants est réprimée ? La sexualité, ça se développe !

Enfin les quelques avancées auxquelles il a été fait allusion sont loin d'être conquises dans bien des pays au monde où se perpétuent encore parfois les "crimes d'honneur".
Et même on assiste à une régression aux Etats-Unis où la contre-révolution sexuelle est en marche : depuis Reagan (qui y a institué le néo-libéralisme dans les années 1980), l'"Adolescent Family Life Act" permet au gouvernement de subventionner largement les écoles, universités et associations qui promeuvent l'abstinence sexuelle chez les jeunes. Ces mouvements ont un succès grandissant*. Quand on sait les ravages psychiques de l'abstinence, on comprend aussi comment les fondamentalites puritains sont devenus actuellement si puissants aux U.S.A.
*Source : article du dossier sexualité de doctissimo.fr

Ci-dessous comparons, du point de vue qui nous intéresse, la peinture de Michel-Ange pour le plafond de la chapelle Sixtine (1512) et cette l'affiche française d'un film hollywoodien sorti en 2003. Édifiant, n'est-ce pas ?
Détail du plafond de la chapelle Sixtine, par Michel-Ange (1512)Affiche française du film "Bruce tout-puissant" (2003)
                        AVANT                                           APRÈS

Pourquoi ne peut-on abolir la prostitution ?

La question de la prostitution est de celles sur laquelle les mouvements féministes s'entre-déchirent. (Entre les abolitionnistes et les autres).

Pour nous la question est ailleurs. C'est celle du besoin de la prostitution. C'est-à-dire celle de l'insatisfaction et de la frustration sexuelle dans notre société à la fois pornographique et répressive.
Nous rêvons d'une société où il n'y ait plus de prostitution, non pas parce qu'on l'aurait interdite, mais parce qu'il n'y en aurait plus besoin et parce qu'il y serait considéré comme absurde d'échanger du sexe contre de l'argent.
Idéal qui d'ailleurs fut réalisé - de façon éphémère - chez les hippies (ou d'une autre façon dans les communautés AAO) des années 1960/70.

La libération sexuelle n'a-t-elle pas conduit à de nombreux abus sexuels ?

C'est un argument récurrent, non seulement des réactionnaires puritains mais aussi des militants "progressistes" frileux en matière de liberté sexuelle, que de mettre sur le compte de la libération sexuelle les crimes et abus en matière sexuelle (viols, inceste, abus sur les enfants...).

Insistons encore une fois sur le fait que les perversions sexuelles sont le produit de la répression sexuelle qui en s'exerçant sur l'individu perturbe gravement ses pulsions et son comportement sexuel et affectif.
Les individus les plus perturbés passent à l'acte quelque soit la pression sociale et répressive.
Il est certain que si les freins sociaux sont brutalement desserrés, un certain nombre d'autres individus peuvent alors passer à l'acte (c'est le cas dans les situations de guerre).

La révolution sexuelle (qui devra nécessairement s'étaler sur plusieurs générations) a pour but de restaurer une sexualité saine au sein de la population (et ainsi faire disparaître l'essentiel des violences et perversions sexuelles) : ceci ne peut se faire qu'en éliminant la répression de la sexualité, à commencer par celle qui s'exerce sur les plus vulnérables, c'est à dire les plus jeunes.

Le cercle vicieux et pervers des puritains :
les puritains répriment la sexualité. Cette répression crée perversions et frustrations dans la population. Les violences sexuelles, la prostitution et la pornographie en sont les résultantes. Les puritains crient "halte au porno" et demandent plus de répression sexuelle en attribuant à la "permissivité" tous les maux dont ils sont en fait responsables (quand ils n'en sont pas eux-mêmes les auteurs...).

A quoi peut-on reconnaître qu'un état est progressiste ou réactionnaire ?

Nous suggèrons dix critères d'évaluation très simples (ce choix est arbitraire et n'a bien sûr rien de scientifique).

  • La peine de mort est abolie totalement et la torture n'est jamais pratiquée par les autorités qu'elles que soient les circonstances
  • L'État est laïc et ne subventionne d'aucune manière les organisations religieuses
  • Chacun est libre de penser, de publier et de lire ce qu'il veut (absence complète de censure(1))
  • Chacun est libre de cultiver (ou de produire), de commercialiser et de consommer les plantes et substances qu'il désire(2)
  • Qu'elles que soient leur origine ethnique et leur religion, les hommes ont les mêmes droits et ne peuvent faire l'objet d'une discrimination basée sur ces critères
  • Femmes, hommes et intersexués ont les mêmes droits et ne peuvent faire l'objet d'une discrimination basée sur leur sexe (la mention du sexe ne doit pas apparaître dans les documents d'identité)
  • Homosexuels, bisexuels et hétérosexuels ont les mêmes droits et ne peuvent faire l'objet d'une discrimination basée sur l'orientation sexuelle
  • L'avortement est libre et gratuit en toutes circonstances (idem pour la contraception)
  • Aucun acte sexuel librement consenti ne peut être interdit
  • Les gens peuvent se promener nus (et faire l'amour) dans des lieux publics sans que cela ne soit un délit.(3)

(1) L'absence de censure n'empêche pas que soit réprimés des délits d'atteintes aux personnes comme l'insulte publique, la diffamation publique, la menace... Par ailleurs l'absence de censure n'empêche pas l'existence de lois empêchant la concentration des médias et les liens entre médias et autres intérêts financiers.

(2) Ce qui n'empêche pas que soit réprimé l'empoisonnement et la diffusion de produits frelatés.

(3) On nous objectera : "Oh mon Dieu, si un enfant voyait ça !".
En quoi voir la nudité pourrait-elle traumatiser un enfant ? La nudité n'est pas en soit sexuelle (de nombreux peuples vivent nus), elle est construite comme sexuelle par ceux qui la cachent (les pudibonds). Voir des gens qui s'aiment charnellement n'est pas non plus problématique (tant qu'il ne s'agit pas d'un acte violent ou pervers). Au contraire cela pourrait aider les enfants à se construire une représentation saine de la sexualité qui leur permettra de mettre à distance les images pornographiques (sexualité morbide) auxquelles ils seront inévitablement confrontés.
Lire aussi nudité, naturisme et nudisme.
En fait cette histoire d'enfants qui verraient "ça" n'est qu'un prétexte. Ce sont les adultes - en fait toute une société - qui crèvent de trouille à l'idée d'une sexualité saine et épanouie. Rien ne fait plus peur aux gens réprimés et soumis que la liberté.

Note : ces critères rendent compte d'un positionnement idéologique. Ils ne disent rien de la distribution du pouvoir (démocratie ou oligarchie par exemple) et des richesses dans la société. Néanmoins il est hautement probable qu'il existe une corrélation entre ceux-ci et celui-là.

Reich : "Mon Dieu !"
Illustration de William Steig pour l'ouvrage de W.Reich "Écoute petit homme", éd. Payot.

Comment se fait-il que nous pouvons être amenés à critiquer des choses que critiquent aussi les réactionnaires ?

Sur certaines questions, comme la critique de la pornographie, du téléthon ou de la consommation, nous pouvons nous trouver dans la fâcheuse compagnie de puritains ou d'autres réactionnaires.
Nos critiques, si elles peuvent porter sur les mêmes objets, sont motivées par des conceptions radicalement opposées.

La critique réactionnaire est une critique interne au système. Les réactionnaires attaquent ce qui, dans l'idéologie dominante, se donne comme espace de liberté. Cette critique sert la reproduction du système car elle légitime le fait de considérer ces objets comme relevant effectivement de la liberté. (Exemple : "si les intégristes crient "Halte au porno !" c'est bien la preuve que la pornographie participe de la liberté sexuelle".)
Tout au contraire, notre critique se porte sur ces objets car ce sont des leurres donnant l'illusion de la liberté.
Notre critique ne se rattache pas à la doctrine d'un quelconque parti politique ou autre organisation militante ou religieuse. Elle se fonde sur l'examen scientifique du fonctionnement idéologique dominant (au niveau collectif aussi bien que individuel), et met en lumière son caractère répressif, sous des dehors "libéraux". En cela elle est une critique radicale du système.

Notre discours serait-il sectaire, totalitaire, dogmatique ?

Il est assez récurrent que le discours du MIEL soit accusé d'être sectaire ou totalitaire par les gens que nos positions sur l'épilation - c'est le sujet à propos duquel nous apparaissons le plus souvent sur les forums - dérangent. (Même lorsque nous n'y participons pas directement : il suffit que quelqu'un ait mis un lien vers une page de notre site, les autres vont voir et il y en a bien souvent un ou deux pour se positionner ainsi.)
Mais cela suscite néanmoins du débat autour de la question de l'épilation entre les participants des forums.

En fait, ce type d'accusation n'est pas lié à un contenu particulier. Ce que montrent précisément les travaux de recherche en psychologie sociale c'est que - dans le présent contexte idéologique et médiatique - tout discours qui cherche à convaincre par l'argumentation est perçu comme totalitaire. Par opposition à un discours "médiatique" qui influence en jouant sur les émotions sans amener les gens à réfléchir (et est donc manipulatoire). L'objectif du format médiatique est justement de ne pas susciter de contre-argumentation.

C'est un phénomène de société, du au modèle de communication publicitaire qui c'est progressivement étendu à tous les domaines.

Du coup tout ce qui invite à la réflexion est perçu comme voulant imposer un point de vue. Et inversement tout ce qui fonctionne avec les méthodes du marketing n'est pas perçu comme manipulatoire.

Et de plus, les recherches montrent que le format "médiatique" ne permet de faire passer que des idées conformes. Des idées non conformes présentées dans ce format ne sont simplement pas comprises ou font l'objet de contresens. Quand aux idées conformes à l'idéologie dominante, les médias et les politiciens contrôlés par le capital se gardent bien de les présenter de façon explicite et argumentée. En effet l'idéologie passe d'autant mieux qu'elle demeure dans l'implicite.

Notre discours ne fait-il pas un peu "théorie du complot" ?

Nous ne croyons pas à l'existence d'une unique organisation mondiale qui orchestrerait de façon occulte l'exploitation et l'aliénation de la masse des individus(1).

Nous constatons simplement qu'il existe des organisations qui détiennent une part très largement supérieure du pouvoir et des ressources (sociétés transnationales bancaires, médiatiques ou agro-industrielles, sectes, gouvernements...). Cela leur confère une position dominante par rapports aux individus et aux organisations de citoyens. Les propriètaires et dirigeants de ces organisations appartiennent à la classe dominante. Ils agissent selon leurs intérêts et selon l'intérêt de ces organisations auxquelles ils s'identifient (renforcement de leurs parts de marché, de leur influence, recherche de profit à court terme...). Si elles sont parfois en concurrence les unes contre les autres, ces organisations savent aussi faire front commun dès lors qu'il s'agit de sauvegarder leurs intérêts. Selon les circonstances et les types de régimes politiques les méthodes de domination peuvent varier (de la force brute à la recherche du consentement). La domination s'appuie toujours sur un système idéologique (l'idéologie dominante) qui a pour but de légitimer la domination et de reproduire (péréniser) l'ordre social.
Pour assurer sa domination une organisation agit publiquement (lobbying, marketing, mesures législatives...), et aussi de façon occulte (ce qui permet d'utiliser des méthodes non reconnues comme légitimes : "disparition" ou assassinat d'opposants politiques, coup d'état, chantage, corruption, manipulation de l'opinion publique, terrorisme et provocation, blanchiment d'argent...). Ces activités occultes préméditées sont appelées complot. Faire l'hypothèse de l'existence d'un complot c'est élaborer une théorie du complot. Mais cette expression a en fait un sens péjoratif...

Qu'entend-on par "théorie du complot" ?

Il est fort mal vu de nos jours d'avancer des hypothèses faisant état de crimes d'Etat ou de manoeuvres préméditées et planifiées par des groupes dominants. Cela(2) se voit taxer du vocable péjoratif de "théorie du complot"(3). Il est vrai qu'il circule beaucoup de rumeurs paranoïaques ou de faux complots(4) (provocations) montés de toutes pièces pour susciter la haine de l'adversaire (ex : Le protocole des sages de Sion). Cela n'empèche pas qu'il existe aussi de véritables machinations et stratégies de prise de pouvoir, de domination et de génocide. Refuser d'examiner les hypothèses portant sur des agissements criminels des dominants sous prétexte qu'il s'agit d'une "théorie du complot" c'est forcément se rendre aveugle à un certain nombre de réalités. Et cela a pour fonction d'éviter de mettre en question les agissements des dominants(5).

(1)La mise en place concertée du néo-libéralisme économique dans les pays occidentaux et dans les pays sous influence occidentale, à partir de la fin des années 1970, a été théorisée et préparée par l'Ecole de Chicago. Elle ne peut être considérée à proprement parler comme un complot dans la mesure où il ne s'agit pas d'une action occulte.

(2)Le vocable "théorie du complot" ne s'applique que aux complots des groupes dominants. En voici un exemple frappant : concernant les attentats du 11 septembre 2001, il existe un certain nombre d'hypothèses concernant des actions délibérées, de diverses natures, de l'administration des Etats-Unis. Ces hypothèses sont qualifiées de "théories du complot". Par contre la version officielle : le complot de Ben-Laden, n'est pas qualifiée de "théorie du complot" ! On voit donc bien que cette expression est orientée pour disqualifier uniquement ce qui met en question les agissements des pouvoirs en place.

(3) d'autres vocables péjoratifs sont utilisés : "conspirationnisme" et "complotisme". Les personnes qui font état d'hypothèses de complot sont délégitimées par les médias qui les présentent généralement comme des malades mentaux, des "révisionnistes" ou des "antisémites" (sic).

(4)Le fait de fabriquer un faux complot est en soi un complot (ex : Le protocole des sages de Sion, faux complot sioniste, est un vrai complot tzariste). Donc dès lors que l'on admet qu'il existe de faux complots, on doit par là même admettre qu'il existe de vrais complots !

(5)La "théorie du complot" dans son acception péjorative a été popularisée en France par certains intellectuels médiatiques : les "chiens de garde" du pouvoir (selon l'expression de Paul Nisan)

Et quand il existe des preuves ?

Lorsqu'on les met face à des preuves irréfutables d'un complot impliquant la classe dirigeante, voici comment les tenants de la théorie du complot s'en tirent : ils disent "à tout moment il existe une quantité de projets établis par différents groupes (y compris des groupes dominés), et ce sont les circonstances qui font que tel ou tel projet s'impose."
Notons tout d'abord le glissement de "complot" (qui dénote une intention néfaste) à "projet". Et apprecions ces "circonstances", qui naturellement ne sauraient être précisément le résultat du "projet", mais sont présentées comme la cause de son succès.
En réalité, s'il existe à tout moment une variété de complots fomentés par diverses organisations plus ou moins puissantes, ce qui est réellement important c'est de comprendre pourquoi à un moment donné certains complots réussissent. Et ce qu'il fait qu'ils réussissent c'est en dernière analyse le rapport de force entre les différents protagonistes. Et non le hasard des "circonstances" !

En voici une illustration, à propos du complot ayant amené à la défaite de 1940 (voir notre page sur les guerres mondiales contre le peuple) :

extrait de dialogue avec Annie Lacroix-Riz
http://www.franceculture.com/dossier-le-jour-d-avant-une-journee-speciale-sur-france-culture.html
16h30-18h: Les destins bouleversés par Emmanuel Laurentin - réécoutable en ligne

Lire aussi un article de Frédéric Lordon : conspirationnisme, la paille et la poutre, et un texte de Pièces et main d'oeuvre : l'invention de la théorie du complot.

Quel est le rapport avec le capitalisme ?

Le capitalisme est un mode de production (et donc d'organisation de la société) dans lequel les moyens de productions sont aux mains d'une minorité (les "capitalistes") tandis que la majorité des actifs (les "prolétaires") sont employés et rémunérés par cette minorité. Les capitalistes tirent un profit de l'activité des prolétaires en les sous-rémunérant.
Ce mécanisme permet une accumulation de richesses par les possédants au détriments des travailleurs. Toutefois les travailleurs sont invités à consommer toujours plus de biens et de services afin que l'activité de production puisse continuer à se développer (la "croissance"). Cette consommation peut se maintenir grâce au crédit, judicieux mécanisme qui permet de capter les revenus futurs du consommateur endetté.

Le capitalisme, système fondé sur l'exploitation de l'homme par l'homme, ne peut se maintenir que par le consentement de ceux-là même qui en sont les victimes. C'est ce que l'on nomme, après Etienne de La Boétie, la "servitude volontaire". Obtenir ce consentement, passivité ou résignation, est la tâche dévolue aux différentes formes d'"opium du peuple". Cette tâche est d'autant plus aisée que les individus sont moins aptes à l'autonomie. Or justement l'un des effets essentiels de la répression sexuelle est de produire des individus peu aptes à la liberté, ayant besoin d'être pris en charge, aisément influençables.

Quel est le rapport avec le fascisme ?

Le fascisme est une idéologie démagogique, comportant des éléments mystiques (exemple : le racisme) qui provoque l'adhésion des masses sexuellement réprimée. Elle capte les élans de la libido détournée de son objet (la sexualité) par les blocages intériorisés par l'individu. Ses aspects violents et irrationnels correspondent aux pulsions emprisonnées dans la cuirasse caractérielle de l'individu réprimé. De plus celui-ci à tendance à s'en remettre à un chef (un "führer") incarnation de l'autorité paternelle, qu'il suivra aveuglement. Le fascisme est l'expression politique de la peste émotionnellelien-interne.

Tous les individus sexuellement réprimés ne sont heureusement pas portés vers le fascisme. Tout comme les symptômes, les tendances développées par les individus névrosés sont très variées.

Toutefois, la répression sexuelle étant la principale source d'énergie qui alimente les pulsions fascisantes, et cette répression étant la condition du maintient de la servitude volontaire nécessaire au capitalisme, il est illusoire de croire que l'on peut éradiquer le fascisme au sein de la société capitaliste. Le fascisme est en fait un sous-produit du capitalisme.

"Après ce que j'ai vu en Espagne j'en suis venu à la conclusion qu'il est vain de vouloir être antifasciste tout en essayant de préserver le capitalisme. Le fascisme, après-tout, n'est qu'un développement du capitalisme, et la démocratie la plus libérale - comme on dit - est prête à tourner au fascisme à la première difficulté."
George Orwell, in Hommage à la Catalogne.

"Le vieux fascisme, si actuel et si puissant qu'il soit dans beaucoup de pays, n'est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d'autres fascismes. Tout un néofascisme s'installe par rapport auquel l'ancien fascisme fait figure de folklore. Au lieu d'être une politique et une économie de guerre, le néofascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d'une "paix" non moins terrible."
Gilles Deleuze dans Deux régimes de fous, Ed. de minuit, Paris, 2003.

De fait les partis "progressistes" (ou "de gauche") ont trop souvent échoué au cours du XXème siècle face aux réactionnaires et aux fascistes, principalement en raison de leur timidité (voir de leur puritanisme pour certains partis) en matière de politique sexuelle.

Quel est le rapport avec le mysticisme et la religion ?

"La religion est la névrose obsessionnelle universelle de l'humanité." Sigmund Freud.

Le mysticisme est l'une des voies que peut prendre la libido détournée de la sexualité. Ce n'est pas un hasard si les mystiques s'imposent précisément l'abstinence sexuelle. Ce n'est pas un hasard si l'on parle d'"extase mystique" (cf. illustration ci-contre). Il a d'ailleurs même été observé que des émissions de sperme accompagnent parfois les "crises mystiques".

Les religions ont le plus souvent pour origine les "révélations" de quelques mystiques. Toutefois une fois institutionnalisées elles interdisent à leurs fidèles d'accéder à la "connaissance" afin de préserver leur intégrité et leur monopole. Ainsi on notera avec intérêt que, dans le cas de la religion chrétienne, l'Inquisition interdit à la fois l'usage des substances psychotropes (utilisées notamment par les chamanes pour accéder à d'autres niveaux de réalités ainsi que pour l'exploration de "l'inconscient") et l'interprétation des rêves (en effet Dieu ne s'adressant qu'à l'Église, les rêves ne pouvaient provenir que de Satan.)

L'extase de Sainte-Thérèse, sculpture du Bernin
L'extase de Sainte-Thérèse, sculpture du Bernin
 
La tentation de Saint-Antoine, de Félicien Rops
La tentation de Saint-Antoine, de Félicien Rops

Voici ce que Sigmund Freud écrit à propos de l'œuvre ci-dessus :
"Le graveur a choisi le cas exemplaire du refoulement dans la vie des saints et des pénitents. [...] D'autres peintres, dont la pénétration psychologique était moindre, ont placé, dans les représentations analogues de la tentation, le péché insolant et triomphant quelque part à côté du Sauveur sur la croix. Seul Rops lui a fait prendre la place du Sauveur lui-même sur la croix; il paraît avoir su que le refoulé, lors de son retour, surgit de l'instance refoulante elle-même..."

Par ailleurs la répression sexuelle a toujours été le fond de commerce des religions monothéistes. Les églises se sont érigées en gardiens des mœurs et de la morale anti-sexuelle. L'un des outils de cette action étant, chez les catholiques, la confession, destinée non pas tant à recueillir des secrets qu'à culpabiliser les croyants : « mon enfant, ne t'es-tu pas livré à des "attouchements impurs" ? » Par cette culpabilisation constante des "pécheurs" les églises se sont dotées d'un remarquable outil de contrôle et de répression des individus ainsi maintenus dans la servitude volontaire.

"Je veux rendre toute-puissante l'influence du clergé parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l'homme qu'il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l'homme : jouis." Adolphe Thiers.

"L'Église a mis la bave du péché sur les plus belles actions humaines" Jacques Prévert.

Ce n'est donc pas un hasard si la sexualité est l'obsession majeure des intégristes religieux, qu'ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Rien ne leur est plus insupportable que tout ce qui étend la sexualité au delà de la simple fonction de reproduction (contraception, masturbation, bi ou homosexualité...)
Ce n'est pas un hasard si les idéologues réactionnaires ont pour valeur sacro-sainte la famille (évidemment patriarcale et hétérosexuelle), brique de base de la société capitaliste, lieu privilégié de la reproduction de la névrose.

Les lieux de la transmission font l'objet de leur "soins" particulier : la famille, l'école, la culture. Ainsi les lobbies religieux tentent de s'approprier les outils de l'éducation (voir mainmise sur l'enfance) et les commandos intégristes - outre leurs actions contre les lieux où se pratique l'avortement - pratiquent l'autodafé : par exemple le 9 août 2007, dans l'Aude, ils ont détruits des milliers de livres exposés au Banquet du livre, festival ayant cette année là pour thème "la nuit sexuelle". Voir l'info sur le site de la Ligue des Droits de l'Homme.
La répression sexuelle ne produit pas que des enfants de coeur !

 
La religion judéo-chrétienne a inventé le personnage du Diable, incarnation du mal. Or il s'agit en fait d'une transformation du Dieu grec Dionysos (Bacchus pour les romains), Dieu notamment de la fête, du vin, de l'Extase : on l'honorait par des orgies (ou Bacchanales).
Dionysos est représenté accompagné de personnages libidineux : Silènes, Satyres et Ménades (ou Bacchantes). L'iconographie moyenâgeuse du Diable le représente sous la forme du Dieu Pan ou d'un Satyre (petites cornes et membres inférieurs d'un bouc).
Les Bacchanales survécurent clandestinement au cours des siècles sous la forme des Sabbats de "sorcières", traquées par l'Inquisition.

"Un autre missionnaire protestant fondamentaliste, un anglais, attaqua violemment en ma présence les frères Villas Boas et le Parc National du Xingu [Brésil]. Pour lui il s'agissait d'un lieu de perdition. Tout d'abord nous ne parvînmes pas à comprendre pourquoi il semblait si nerveux et agité. Il aborda le sujet par la bande en faisant de vagues allusions à Satan et à la corruption. Ce ne fut que lorsqu'il nous montra quelques unes de ses photographies que je compris la profondeur de son horreur puritaine pour la nudité. Partout où l'on voyait des Indiens nus, leurs parties sexuelles avaient été biffées si violemment que la pointe de la plume avait déchiré le papier." Robin Hanbury-Tenison, in Des mondes à part.

Le personnage du Diable a toujours été associé aux pulsions de la libido. Lorsque l'église catholique perd de sa puissance à la fin du XIXème siècle, les satiristes s'en donneront à coeur joie sur ce thème (cf. Rops si dessus, Devéria ci-contre).

Dionysos et Ariane, entourés de satyres et ménades
Dionysos et Ariane, entourés de satyres et ménades
Diabolico-foutro-manie, série de lithographies de Achille Devéria
(cliquer pour agrandir)

Diabolico-foutro-manie, série de lithographies de Achille Devéria

Voir également une citation de Freud sur la phobie du toucher : Noli me tangere.

Quel est le rapport avec le mouvement alter-mondialiste ?

L'écologie libidinale se veut avant tout un cadre de réflexion sur un changement en profondeur (radical) de la société. Un changement qui aille dans le sens de la libération et de l'épanouissement de tous les individus dans un environnement préservé, ainsi que vers la limitation des comportements irrationnels générateurs de haine et de violence.

Aujourd'hui, outre le mouvement libertaire, seul le mouvement alter-mondialiste (dans sa grande diversité, parfois porteuse d'intérêts et de visions contradictoires) nous paraît porteur d'un tel projet de renouvellement de la société. C'est donc notamment en son sein que notre association se doit d'apporter ses conceptions, d'autant que peu d'efforts sont faits par ailleurs pour analyser les causes profondes de l'organisation sociale contemporaine.

Samson et Dalila, de Peter Paul Rubens
Samson et Dalila, de Peter Paul Rubens
Nombreuses sont les associations qui luttent jour après jour sur le terrain pour défendre les droits et la dignité des laissés pour compte de notre société ; les associations qui luttent pour l'égalité entre les peuples ou la paix dans le monde ; plus rares les syndicats qui défendent vraiment les droits des travailleurs et les acquis sociaux.
De fait l'essentiel des forces mobilisées s'échinent à essayer d'enrayer la marche du rouleau compresseur néo-libéral et à en limiter les effets désastreux. Ce combat inégal n'a de sens que s'il est compris comme une action retardatrice destinée à préparer une contre-attaque décisive.
Poursuivant cet objectif, tel Dalila coupant les cheveux de l'invincible Samson (illustration ci-contre), l'écologie libidinale se propose de tarir la source de l'énergie qui alimente ce système suicidaire : la répression sexuelle.

Voir également le communiqué publié à l'occasion du Forum Social Européen 2003.

Quel est le rapport avec le féminisme ?

"Le privé est politique" slogan féministe

Dans une société patriarcale, la répression de la sexualité s'exerce plus durement sur les filles et les femmes que sur les hommes. Plus la société est patriarcale plus les femmes se verront cantonnées dans les rôles de "putes" ou mères et  "soumises". En effet le désir impérieux de la femme en période d'ovulation (que ne ressentent plus celles qui prennent la pilule) fait peur aux hommes. L'instinct de reproduction - sélectionné par l'évolution - pousse la femme vers l'exogamie : le mélange des gènes. Elle choisira de préférence les batards, les étrangers (ceci a déjà été scientifiquement démontré chez les rats et les criquets). Cette exogamie est incompatible avec les cloisonnements de la proprièté privée, de la "petite famille", des "races", des nations. Le matriarcat est incompatible avec l'individualisme, il suppose au contraire le sens du collectif.
Indomptée, la sexualité de la femme est le vrai pouvoir qui doit commander, c'est pourquoi les hommes des sociétés fondées sur la propriété privée ont constamment cherché à domestiquer cette sexualité. Ils ont aussi instauré le mariage avec la fidélité conjugale (au moins pour la femme) pour s'assurer de la paternité des enfants qu'elle met au monde.

De plus le corps de la femme est devenu le terrain de conquête privilégié des marchands. Ceux-ci imposent, par la publicité et par leurs valets scribouillards de magazines, l'idée que pour être attractive et féminine il faut nécessairement être maquillée, épilée, habillée à la mode, re-formée par les régimes et la chirurgie : ainsi se crée la femme-objet.
Ce corps lui-même est utilisé par la publicité pour faire vendre toutes sortes de biens et services.

Les luttes féministes ont conquis des avancées sur le plan légal (vote, contraception, avortement, répression du viol...) mais aujourd'hui elles marquent le pas (démobilisation) et ceci n'est sans doute pas étranger au fait qu'il y a un recul du fait de disposer de son corps : celui-ci est de plus en plus abandonné aux marchands. L'esprit des femmes (et des hommes) a été colonisé, occupé, ce qui ne les rends plus disponible pour le militantisme.
C'est pourquoi nous avons décidé de contre-attaquer sur ce plan là en lançant l'"été sans épilation".

Voir aussi notre analyse : les errances du féminisme.
Voir aussi dans ces FAQ : Le corps n'est-il pas hyper valorisé par notre société ?lien-interne

Quel est le rapport avec l'écologie ?

L'écologie est l'étude des systèmes naturels appréhendés dans leur fonctionnement global et dans leurs interactions les uns avec les autres. On peut considérer cette discipline comme étant holistique.
L'étude des interactions énergétiques entre organismes vivants (ou milieux non vivants) fait partie de l'écologie. De plus notre approche mets l'accent sur l'interdépendance entre l'être humain et son environnement naturel et tend à rétablir la continuité entre les deux.

La société occidentale (dont le modèle se répand sur toute la planète), fonctionnant sur le mode pathologique de la peste émotionnelle a un rapport prédateur et destructeur sur son milieu. Elle met ainsi en danger la survie du vivant sur notre planète. Seul un changement radical de société, guidé par les principes de l'économie sexuelle, c'est-à-dire reposant sur la force vitale de la puissance orgastique (concepts de la psychanalyse politique reichienne), peut inverser la tendance en réinsérant l'homme dans la nature, seul positionnement qui soit favorable à la vie.
Voir notre analyse sur la situation environnementale dans notre société et son rapport à la nature, du point de vue psychique. Lire aussi notre texte sur les liens entre décroissance et écologie libidinale.

Quel est le rapport avec les sociétés indigènes et le chamanisme ?

La pratique chamaniste est centrée sur les émotions provenant des sensations corporelles. Elle est une captation des énergies qui circulent dans l'univers, entre les êtres vivants.

"L'émotion est la supra-intelligence, situé non au-dessus du cerveau mais au dessus du corps". Luis Ansa.

Les sociétés indigènes (ou autochtones) ont, pour celles qui n'ont pas été influencées par les missionnaires (monothéistes ou staliniens !), une spiritualité animiste basée sur le chamanisme. Ces sociétés ont un rapport étroit avec leur environnement naturel qu'elles utilisent d'une façon non destructive. La connaissance et les pratiques de ces peuples devraient être une source d'inspiration pour nos réflexions écologistes et notre recherche d'"autres mondes possibles", alternatives aux perspectives de la "pensée unique" néo-libérale.

La dégradation progressive de leur conditions en fonction de leur proximité avec la "civilisation" est très nette. Cela commence avec le port de la culotte... (le premier accessoire dont les dotent les missionnaires !) et se termine le plus souvent dans une grande déchéance (alcoolisme, violences familiales, prostitution...). L'évolution saisissante qui frappe ces sociétés au contact de notre modèle de civilisation devrait nous aider à prendre conscience de notre propre degré d'aliénation.

Voici le commentaire de Tawapuh (indien du Xingu, région relativement préservée de l'Amazonie) au retour de sa visite d'une métropole Brésilienne, adressé à l'anthropologue Villas Boas : "Comment peux-tu retourner vers ce monde après avoir vu comment nous vivons ? [...] Comment pourrais-tu avoir envie de faire l'amour avec ces femmes qui semblent avoir peur d'être femme, se cachent et couvrent leurs yeux ?"

Quel est le rapport avec les philosophies et thérapies de l'orient ?

La notion d'énergie vitalelien-interne, circulant dans le corps et passant dans différents états est familière de nombreuses approches orientales, notamment la philosophie bouddhiste et le tantrisme. (Les chinois l'appelent "Chi", les japonais "Ki", les indiens "Prana".)
Elle est également à la base de la pratique thérapeutique de l'acuponcture comme de celle du Reiki.

Voir un article sur le Tantra et un article sur le Tao, en relations avec la pensée anarchiste, sur le site de l'En dehors.

Voir un article érudit sur l'art érotique hindou, sur le site de Clio.

Haut relief du temple de Lakshmana, à Khajuraho, Inde
Haut-relief du temple de Lakshmana, en Inde


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