Mouvement International pour une Écologie Libidinale (M.I.E.L.)
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Il est précisé au départ que l’association M.I.E.L. vient de se créer et que son avenir dépendra de l’implication de nouvelles personnes motivées par les problématiques qu’elle propose.
Une présentation rapide du parcours du psychanalyste Wilhelm Reich ainsi que des éléments de son œuvre qui éclairent la problématique de l’atelier est faite par le président du M.I.E.L. (pour ces éléments nous vous renvoyons à notre site Internet)
Débat entre les participants à l’atelier :
Des éléments illustrant la fascination libidinale exercée par Hitler sur ses auditoires sont apportés, venant renforcer l’idée selon laquelle l’énergie libidinale, détournée de son objet premier par la répression sexuelle, peut s’investir dans des comportements fascistes et provoquer l’adhésion des masses à un leader. Les Nazis ont su tirer parti de ces caractéristiques contrairement aux autres forces politiques de l’époque.
Un des mécanismes de mise en place de la névrose chez le jeune enfant est exposée : face à sa demande d’amour et de tendresse, le petit enfant qui ne reçoit pas suffisamment d’attention en retour s’endurcit (construction d’une « cuirasse ») et refoule ses émotions. Cette auto-répression du corps et des émotions perdure ensuite. Les conséquences en seront les traits de caractère névrotiques tels que jalousie, désir de possession (d’argent, de biens ou de personnes), désir de pouvoir et de domination…De plus la répression de sa sexualité (directe ou insidieuse) qui a lieu au moment où celle-ci se structure (principalement entre 3 et 5 ans) rendra la personne moins apte à l’autonomie et plus portée aux comportements et idées irrationnels.
Chez l’individu névrosé, l’énergie libidinale peut parfois se
focaliser entièrement dans une direction, donnant ainsi des génies et des
grands mystiques. La question de savoir si cette « sublimation » de l’énergie
sexuelle est nécessaire à la création artistique est soulevée. Un contre
exemple est apporté.
La question de savoir si un certain niveau de répression sexuelle est nécessaire
et où se situerait le curseur est posée. Le degré de répression est tel dans
notre société qu’il paraît impossible, en travaillant à la diminution de
cette répression, de risquer de s’approcher d’une telle limite.
A partir de l’exemple des détritus, on remarque que les militants alter-mondialistes ne sont pas toujours en accord dans leur pratiques avec les idées qu’ils défendent. Par ailleurs les jeux relationnels au sein des organisations militantes sont similaires à ceux que l’on trouve dans la société.
Des participants font remarquer que la conception d’une énergie sexuelle
(la libido) qui circule dans le corps et doit se dissiper par l’orgasme est
partagée par le Tantrisme. La pratique tantrique serait une façon de se
rapprocher du « naturel ». Elle implique toutefois une préparation à
l’acte sexuel.
Les comportements de séduction dans l’espèce humaine (la « drague »)
n’ont rien de naturels. Ils sont au contraire complexes et, du fait de nos névroses,
emprunts de difficultés. Il est fait allusion au « désir mimétique », qui a
été conceptualisé par René Girard.
La question de l’animalité est abordée. Les violences dont sont capables
les êtres humains, par exemple dans les crimes de guerre (viols collectifs,
massacres…) correspondent à l’expression de pulsions névrotiques perverses
dès lors que la situation entraîne la disparition du vernis de sociabilité.
Par ailleurs on trouve dans les comportements sexuels des animaux toutes les
situations possibles (de la monogamie stricte aux rapports avec de multiples
partenaires).
La conception de l’amour selon W.Reich correspond à un échange d’énergie. C’est ce qui permet l’ouverture de soi en même temps que l’ouverture de l’autre. Il ne se conçoit pas sans la création d’un lien entre les partenaires. « Aimer c’est laisser être l’autre ».Peut-on être plus libre dans le moment de l’intimité amoureuse ? On y est certes soustrait à la répression et aux jugements des autres. Toutefois ce moment s’accompagnera de la répression de la sexualité intériorisée par l’individu.
Les démarches individuelles d’émancipation (par une forme de travail sur soi ou une thérapie) peut-elle faire évoluer les choses au niveau social, selon le principes des gouttes d’eau qui s’additionnent ?De toutes façons l’évolution ne pourra qu’être progressive, au cours des générations.
Il est aussi proposé comme démarche collective l’implication dans une vie communautaire, qui pourrait avoir valeur d’expérimentation et d’exemple.
Il est proposé de centrer l’action sur les jeunes enfants (action préventive). Toutefois cela signifie nécessairement avoir une action envers les parents.
On remarque aussi que le mot psychose apparaît de plus en plus dans les médias et que le nombre de tentatives de suicide est en hausse constante. La réponse communément offerte par notre société se limite à prescrire des médicaments pour le plus grand profit des firmes pharmaceutiques.
Il est à remarquer que dans les sociétés non occidentales, qui n’échappent pas aux névroses, celles-ci sont décrites par d’autres concepts (possession par des esprits par exemple).
Dans notre société nous sommes autant confrontés à la misère affective qu’à la misère sexuelle.
PROPOSITIONS pour l’action de l’association :
Dénoncer les facteurs, idées et comportements névrogènes. Aider les
individus à prendre conscience de leur situation sans toutefois les
culpabiliser.
Une première piste d’action proposée serait de commencer par s’intéresser aux comportements des militants et faire passer notre message dans ces milieux.
Une offre à été faite au M.I.E.L. d’intervenir dans l’émission de Laurent Ruquier "on a tout essayé" sur France2. Les avis sont partagés. (L’offre sera déclinée).
SUITES :
Une mailing-list rassemblera les participants de l’atelier qui le désirent
afin de permettre de poursuivre la réflexion en commun, notamment pour définir
des actions concrètes.
L'atelier a durée trois heures.