Changer la société : c'est aussi une question de vocabulaire
Toute forme de pensée abstraite s'appui sur un vocabulaire (ou lexique) : un
ensemble de mots ou expressions désignant des concepts. Toute philosophie de
la vie, toute idéologie s'appuie sur un corpus de concepts qui lui sont propres.
Ainsi la transmission des idées (de la vision du monde) de génération en génération
se fait-elle efficacement par le simple
apprentissage du langage. Ainsi se reproduit l'idéologie dominante.
Ceci est remarquablement montré dans le roman de Aldous Huxley
"Brave
new world" (le meilleur des mondes) avec la mise en oeuvre d'une "nov-langue",
avec trois niveaux de vocabulaire enseignés (un pour les dirigeants, un pour les
bureaucrates, un pour la plèbe) dont l'appauvrissement progressif à pour but de limiter
les possibilités de la pensée abstraite.
Victor Klemperer à pour sa part étudié le vocabulaire du troisième Reich (la
LTI : lingua tertii imperii) et, dans sa lignée, Eric Hazan celui de la
cinquième république (la LQR : lingua quintae respublicae), c'est à dire le
vocabulaire de l'idéologie néo-libérale contemporaine.
Ainsi pour changer de système politique, économique, social ou philosophique,
il ne suffit pas d'oeuvrer à changer le comportement de la population ou les
structures politiques, il faut aussi en déconstruire le vocabulaire et en faire
émerger un nouveau.
Sommaire
Jetons à la poubelle de l'histoire les concepts et
le vocabulaire du patriarcat et de la répression sexuelle
Notes : certains mots peuvent avoir plusieurs sens, nous ne considérons ici que le
sens pertinent par rapport à notre problématique.
La liste qui suit est loin d'être exhaustive. N'hésitez pas à nous fournir
d'autres définitions.
- mariage, divorce, époux(-se), conjoint(-e), fiancé(e), entremetteur(-teuse),
devoir conjugal
- Le mariage est l'institution clé du système patriarcal, capitaliste et réactionnaire.
C'est l'union de deux personnes de sexe opposé, mais aussi l'union de deux
familles ou clans.
Les caractéristiques originales du mariage patriarcal sont les suivantes :
Les partenaires sont choisis par les familles (on parle de mariage arrangé,
généralement par le biais d'un ou une entremetteuse). Le mariage fait l'objet
d'une transaction financière (dot ou achat) impliquant les familles.
Il est un contrat financier (permettant la mise en commun de biens et leur
transmission, donnant droit à des avantages fiscaux), un contrat moral (les
époux s'engagent à une exclusivité sexuelle, un partenaire ne se peut refuser
sexuellement à l'autre, il doit accomplir le "devoir conjugal")
et un sacrement religieux qui renforce l'engagement moral (l'engagement est
contracté pour la vie). Les futurs époux (les fiancés), au moins la femme,
doivent être vierges* avant leur mariage. Les enfants portent le nom du père.
Les règles du mariage se sont parfois assouplies en fonction de l'évolution
des sociétés (choix des futurs époux, possibilité de divorce, de remariage,
abandon de la virginité, caractère facultatif du sacrement, répression du
viol au sein du mariage, transmission du nom de la mère, extension à des personnes
de même sexe...). Toutefois ces aménagements ne peuvent changer la nature
fondamentalement réactionnaire de cette institution.
- monogamie, polygamie (polygynie et polyandrie)
- Ces termes n'ont de sens, pour l'être humain, que dans le cadre du mariage*,
il définissent les possibilités pour l'un des partenaire de contracter plusieurs
mariages simultanément. Dans ce cas l'exclusivité sexuelle est à sens unique.
Les défenseurs du mariage hétérosexuel monogamique prétendent que l'exclusivité
sexuelle à vie est naturelle et s'appuient sur l'exemple d'espèces animales
ayant ce comportement. Or tous les types de comportements sexuels se rencontrent
chez les animaux y compris l'homosexualité.
Quand à la polygynie rencontrée dans les sociétés patriarcales, elle est l'application
d'une domination sexuelle des hommes sur les femmes. Il est d'ailleurs significatif
que l'on attribue le plus souvent au terme de polygamie (plusieurs partenaires)
le sens de polygynie (plusieurs femmes). La polyandrie (plusieurs hommes)
est un phénomène existant dans un très petit nombre de société.
- "La vie sexuelle monogamique exige un dur
labeur de préparation. Tout le plaisir érotique extra et prégénital est
canalisé dans les voies de la procréation, c'est à dire de la reproduction
de la force de travail , nécessaire au capital." Jean-Marie Brohm,
in l'introduction à "La lutte sexuelle des jeunes" de Wilhelm Reich
- famille
- La famille patriarcale autoritaire est la structure de base du système social.
Toutes les forces politiques réactionnaires ont pour priorité de défendre
la "Famille" et la natalité.
Cette famille se compose d'un couple hétérosexuel marié et de ses enfants.
Le père est dépositaire de l'autorité, il a parfois droit de vie et de mort
sur son épouse et ses enfants. Les époux se doivent d'avoir des enfants qu'ils
devront élever dans le "droit chemin", c'est à dire de leur transmettre
les règles et les valeurs de la société. La famille est le lieu privilégié
de la reproduction de la structure sociale autoritaire ainsi que de la névrose.
- "Ainsi par la famille se maintient et se perpétue
à travers les générations la répression sexuelle qui sert de fondement
à la soumission des masses, à l'anéantissement du sens critique, à l'angoisse
de transgresser l'ordre établi, à la culpabilité du bonheur, toutes choses
qui garantissent la solidité de l'état capitaliste et de son appareil
répressif." Jean-Marie Brohm, in l'introduction à "La lutte sexuelle
des jeunes" de Wilhelm Reich
- fidélité, adultère, cocu, tromper, volage
- La fidélité consiste à appliquer l'exclusivité sexuelle au sein d'un couple
(marié ou non). L'infidélité est en général un élément de conflit essentiel
au sein des couples. L'infidélité est un fait suffisant pour obtenir le divorce
dans le cas d'un couple marié, il est aussi une circonstance atténuante (permettant
parfois l'acquittement) dans le cas ou celui qui est trompé (le cocu) assassine
son conjoint (on parle dans ce cas de "crime d'honneur*").
Volage est un synonyme d'infidèle en moins péjoratif.
L'adultère (infidélité dans le cadre du mariage*) n'est pas seulement une
rupture du contrat moral du mariage, c'est aussi un péché* capital et parfois
un crime puni de mort pour les femmes.
L'infidélité de l'homme est généralement une moindre offense que celle de
la femme et elle peut être même parfaitement admise si elle s'exerce avec
une prostituée (d'où l'age d'or des bordels européens au XIXème
siècle.) On admet dans ce cas un "besoin" sexuel de l'homme qu'il
ne peut toujours satisfaire avec son épouse. Ce besoin par contre est dénié
aux femmes.
- "Le mariage bourgeois et le bordel sont indissociables,
ces deux institutions sont aussi exécrables l'une que l'autre." Michel
Leiris, Journal.
- "Le bonheur d'un homme marié dépend des femmes
qu'il n'a pas épousées." in Une femme sans importance, de Oscar Wilde
"Les hommes se marient parce qu'ils sont las ; les femmes parce qu'elles
sont curieuses ; les deux sont déçus." in Le Portrait de Doryan Gray,
de Oscar Wilde
- amant, maîtresse, concubine
- Désigne un ou une partenaire sexuelle d'une personne vivant en couple, en
dehors du couple. Cette notion n'a de sens que par rapport une notion de couple
supposant l'exclusivité sexuelle.
- jalousie
- Sentiment éprouvé par celui ou celle qui ne supporte pas l'idée que
son partenaire sexuel habituel puisse avoir des relations sexuelles
ou sentimentales avec une autre personne. Ce sentiment se fonde sur
le désir d'une exclusivité sexuelle c'est à dire d'une relation de possession
et de contrôle de l'autre. La jalousie est souvent la motivation des
meurtres au sein des couples (dits alors "crimes passionnels").
Lire aussi une petite chanson sur ce thème : "petit
propriétaire."
- honneur, déshonorer, compromettre la réputation
- La notion patriarcale et puritaine de l'honneur est notamment attachée au
comportement sexuel de la femme. Une femme qui a une relation sexuelle hors
mariage* (consentie ou non) se déshonore et déshonore également sa famille
(parents) et son mari (si elle est mariée). Elle s'expose alors a une
punition allant de l'exclusion à la mort.
Il est à noter que dans les sociétés les plus patriarcales, une femme violée
est non seulement déshonorée mais aussi considérée comme responsable (par
immodestie*) et donc exécutée comme adultère*.
Être vue en compagnie d'un homme autre que parent proche ou mari peut compromettre
la réputation d'une femme, c'est à dire jeter un soupçon d'immoralité* sur
son comportement. Ceci peut suffire dans certaines sociétés à lui faire subir
le châtiment réservé aux femmes "déshonorées".
- péché, mauvaise vie, impure, immoral
- Une femme de mauvaise vie (qui "vit dans le péché") est une femme
qui a des relations sexuelles en dehors du mariage (qu'elle soit mariée ou
non). La notion de péché introduit la morale religieuse (le bien , le mal)
dans les relations sexuelles.
- fille facile, salope, pute
- Insultes et qualificatifs dévalorisant visant toute femme qui s'adonne avec
plaisir à la sexualité, notamment en variant les partenaires sexuels. Une
femme ainsi dévalorisée et méprisée (sans honneur*) sera alors l'objet privilégiée
de sollicitations sexuelles violentes de la part des machistes et peut être
parfois violée impunément.
Dans les schémas patriarcaux, la femme ne peut être que "mère" ("chaste
et pure") ou "putain". ("Toutes des salopes sauf maman"
entends-on répéter dans les cours de récréations.)
A l'inverse un homme qui multiplie les "conquêtes" féminines sera
souvent valorisé comme "séducteur".
- respecter une femme, respecter, être respectable
- Expression , un peu tombé en désuétude, signifiant
que l'homme ne veut pas faire l'amour avec cette femme !
Cette expression connaît un nouveau succès en lien avec les schémas
patriarcaux où seule est respectable la femme modeste*, par opposition
à la "putain". Ainsi, par exemple, dans les quartiers où
la culture musulmane patriarcale est dominante, pour être respectée
la femme devra porter le voile.
Réciproquement, pour un fondamentaliste, une femme qui ne porte pas
le voile lui manque de respect.
De la même façon, pour un individu ordinairement aliéné
la femme qui ne s'épile
pas lui manque de respect.
- femmelette
- Insulte suprême pour un homme. Très utilisée dans les cours de récréation.
C'est aussi l'insulte favorite utilisée à l'encontre des jeunes recrues par
les instructeurs des armées.
- avoir des couilles
- Expression désignant des qualités forcément masculines : courage, audace,
détermination...
- vierge, virginité, immaculé, pureté, souillure
- Vierge se dit d'une personne n'ayant jamais eu de relation sexuelle. L'usage
du terme immaculé indique bien que la sexualité est ici considérée comme une
tâche, une souillure.
- Voici un fait divers qui s'est déroulé en France dans
les années 80 : un garçon avait réussit à inviter chez lui une jeune fille
très timide pour prendre le thé. Lorsqu'il essaya de l'embrasser, elle
paniqua et se mit à crier. Voulant la faire taire le garçon eu un geste
violent et maladroit de la main qui brisa la trachée de la jeune fille.
A son enterrement les parents de la jeune fille ont disposé une couronne
mortuaire sur laquelle on lisait "morte plutôt que d'avoir été
souillée".
- La virginité est "le bien le plus précieux" d'une jeune fille,
son honneur* - et celui de sa famille - y est attaché (celle qui a conservé
sa virginité est dite "pure"). Lorsque la virginité est requise
pour le mariage, la femme qui a eu des relations sexuelles ne peut se marier,
elle est rejetée par la société et le plus souvent obligée de se prostituer
pour survivre. Le caractère physiquement vérifiable de la virginité chez les
femmes (hymen) les place bien évidemment en situation de désavantage par rapport
aux hommes. En réalité toutes les femmes ne saignent pas lors de leur premier
rapport, d'où des drames pour celles-ci même si elles ont respecté la règle.
A noter que dans ces sociétés il existe un métier bien particulier : celui
de recouseuse de virginité !
On peut penser que l'importance accordée à la virginité avant mariage, prolongée
par l'exclusivité sexuelle dans le mariage, est liée à l'incertitude dans
laquelle se trouve l'homme par rapport à la paternité : cette exclusivité
sexuelle lui garanti en effet que les enfants nés de sa femme sont bien les
siens, ce qui est très important pour la transmission du patrimoine.
De plus cette exclusivité sexuelle assure au mari que sa femme n'aura pas
de point de comparaison et ne sera pas ainsi tentée de chercher un meilleur
"amant".
La survivance de l'importance de la virginité dans certains milieux de notre
société (exemple : la "bonne société" Versaillaise) conduit certaines
jeunes filles à avoir des rapports sexuels basés sur la sodomie pour préserver
leur hymen : l'hypocrisie grotesque de ce concept éclate en plein jour !
- pudeur, modestie, honte
- La pudeur consiste à dissimuler ce qui est honteux ou intime : son corps
et ses sentiments (de nature amoureuse). L'enseignement de la pudeur (ou "modestie"
pour les jeunes filles) est une des principales façon de réprimer durablement
les pulsions sexuelles (qui sont considérées comme honteuses) des jeunes.
Les formes les plus extrêmes de pudeur (courantes au XIXème siècle
et jusqu'au milieu du XXème siècle dans certains milieux sociaux)
vont jusqu'à interdire aux femmes la vision de leur propre corps : elles se
lavent alors vêtues d'une chemise.
Les puritains désignent généralement les organes génitaux par la périphrase
"parties honteuses".
En art, la figure de la "Vénus pudique" est une représentation d'une
femme nue dissimulant à l'aide de ses mains sa poitrine et son entrejambes.
- chasteté, abstinence
- L'abstinence sexuelle est valorisée (au moins lorsqu'elle concerne les femmes)
dans les milieux patriarcaux et religieux. La chasteté est souvent imposée
aux représentants de la religion. Les perturbations psychiques et corporelles
qu'elle entraîne sont favorables aux "délires mystiques" mais conduisent
aussi aux perversions et crimes sexuels.
Chaste est parfois utilisé comme synonyme de pudique. Est chaste une personne
ou une relation qui ne donne pas prise aux fantasmes sexuels.
- platonique
- se dit d'une relation amoureuse d'où les contacts sexuels sont volontairement
absents. Les partenaires s'astreignent à la chasteté par timidité (répression
intégrée de leur propre sexualité), pour ne pas commettre de péché* (adultère
ou relations sexuelles avant le mariage) ou pour conserver leur virginité*.
- luxure, permissivité
- La luxure est un péché* capital qui consiste à s'adonner aux fantasmes ou
activités sexuelles sans retenue. Les puritains stigmatisent ce qu'ils appellent
la "permissivité" (la liberté sexuelle) en lui attribuant tous les
maux sociaux (crimes et perversions sexuels, violence, régression de la "morale"...)
- contre-nature
- Est dite "contre-nature" toute forme de sexualité non strictement
hétérosexuelle. Ce qui est évidemment absurde au regard des situations variées
rencontrées dans le règne animal.
L'étape suivante : éliminons le vocabulaire des catégories sexistes
Le sexisme s'appui sur la distinction de genre, il catégorise les individus
en "hommes" et "femmes" auxquels il attribue des
caractéristiques, des valeurs, des rôles et des tâches distinctes. Évidemment
le sexiste ne saurait accepter qu'en chaque personne se mêlent des
caractéristiques masculines et féminines et il rejette violemment les
personnes qui transgressent les catégories de genre (trans-sexuels, queer...).
Lutter contre le sexisme et pour l'égalité des sexes nécessite une
déconstruction des notions d'homme et de femme... Il en va de même pour les
catégories liées à la préférence sexuelle.
- homme, femme
- Le genre est une construction sociale qui vient se surimposer sur
les différences sexuelles et défini ce qu'est "une femme" et "un homme"
dans la société. Ainsi dans les schémas patriarcaux la femme doit être
belle ("soit belle et tais-toi"), coquette (au moins pour
son mari, si elle est voilée...), elle sert en général de faire-valoir
à son compagnon à qui échoit la force (cf. le costume à épaules
rembourrées), l'intelligence et le sens des responsabilité.
La distinction de genre doit aussi passer par le vêtement : ainsi vit-on
dans les années soixante-dix (émergence de la mode "unisexe"
accompagnant la "libération sexuelle") des rafles de police ayant
pour objet de couper les cheveux des hippies de sexe masculin (ex : à Rome,
à Athènes) ou de fendre les pantalons des femmes (au Chili). Réactions
pitoyables de notables réactionnaires affolés par le mélange des
genres et l'ambiguïté sexuelle qui ébranlent l'Ordre établi.
Par ailleurs on remarquera que dans certains pays musulmans les femmes doivent
s'épiler entièrement le corps, le
poil étant considéré comme une caractéristique spécifiquement masculine (les
hommes sont aussi tenus de s'épiler le corps mais arborent la barbe).
- hétérosexuel(-le), bisexuel(-le), homosexuel(-le)
- Officiellement l'hétérosexualité est la seule forme de sexualité
admissible dans les schémas réactionnaires patriarcaux (ce ne fut pas
toujours le cas, l'antiquité grecque fit grand cas d'une certaine
homosexualité masculine : la pédérastie). Toutefois on remarquera que les milieux virils réactionnaires
sont souvent le lieu de pratiques homosexuelles non assumées comme telles
(armée, internats de garçons, église).
Pour le réactionnaire, l'homosexuel masculin n'est pas un vrai homme. Ainsi
l'insulte homophobe (pédé, tapette...) est-elle privilégiée dans la cour
de récréation ou dans la caserne. Quand à la lesbienne c'est une
mal-baisée à qui il conviendrait de montrer ce qu'est un homme, un vrai,
pour la remettre dans le droit chemin.
Or nous savons, au moins depuis Freud, que chaque être humain naît
potentiellement bisexuel et que ses interactions précoces avec son
entourage peuvent lui faire perdre cette capacité et l'orienter vers une
préférence sexuelle plus exclusive.
En réalité l'établissement de ces catégories répond à un besoin
réactionnaire de définir la "normalité" et sert à établir des
discriminations sociales.
Pour en savoir plus sur la déconstruction des catégories de genre, lire le
livre de Monique Wittig La pensée straight, 1992. Fiche
de lecture sur le site de Mix-cité.
Le vocabulaire sexuel des insultes : salir la sexualité
Il n'est pas innocent d'utiliser comme insulte des mots désignant la sexualité.
S'il en est ainsi c'est bien que la sexualité est considérée (dans l'"inconscient
collectif") comme quelque chose de sale et d'inférieur. Le bain d'insulte
dans lequel sont plongés les enfants (cour de récréation) contribue à perpétuer
cette vision sans que l'on s'en rende compte car cela n'est pas explicité.
- va te faire foutre (ou enculer, et le geste du majeur correspondant) ! enculé
! pédé ! tapette ! pute (fils de pute) ! branleur (va te branler) ! suce ma
bite ! j't'encule !
con (connard, conne, connerie) ! couillon ! couille molle ! pauvre bite !
tête de noeud ! gland (du gland, glandeur) !
- Organes sexuels, pratiques ou orientation sexuelles utilisés comme insultes.
- putain ! bordel ! quel foutoir !
- Exclamations du même ordre que merde ! aux chiottes ! et souvent associées
à ces mots. (A noter que ces dernières exclamations témoignent quand à elle
du rejet névrotique de notre matérialité biologique.)
- c'est une vraie salope !
- Salope n'est pas l'équivalent de salaud. Car outre le sens partagé de "peau
de vache", salope désigne aussi la femme qui aime le sexe.
Lire aussi :
Mouvement International pour une Ecologie Libidinale (M.I.E.L.) - ecologielibidinale.org - Dernière mise à jour le 23 février, 2018
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