RIO DE JANEIRO (AFP) - Automne 2001 - Une loi approuvée à l'unanimité par les conseillers
municipaux d'Esperantina, une petite ville du nord du Piauï, dans le nord-est du Brésil, vient d'instaurer le
"Jour municipal de débats sur l'orgasme".
A partir de 2002, le 9 mai, les 35.000 habitants de la ville seront invités à réfléchir aux moyens d'améliorer le plaisir sexuel des couples et surtout
celui des femmes qui se disent pour la plupart "insatisfaites". Après une enquête sur la sexualité des femmes d'Esperantina, réalisée par des
étudiantes de l'université locale, la situation a été qualifiée de "catastrophique" par les treize élus locaux (hommes et femmes).
Seulement 28% des 80 femmes de 14 à 51 ans interrogées ont reconnu avoir du plaisir à chaque relation sexuelle. Pour les élus, l'insatisfaction des femmes a entraîné des crises conjugales, des séparations et des trahisons et s'érige en problème social dans la ville.
"Un débat sérieux contribuera au bonheur d'une grande partie de la population", estiment les conseillers municipaux même si aucun d'entre eux n'admet être concerné directement par le problème, souligne Jornal do Brasil. Quant au maire, José Inaldo Franco, il ne veut pas se prononcer sur le thème: "J'ai honte!", a-t-il avoué.
L'idée du "Jour de l'orgasme" est partie d'un ancien conseiller municipal du Parti des Travailleurs (PT-gauche), Arimatéia Dantas, aujourd'hui en poste à Brasilia. "J'avais une partenaire très fougueuse mais qui mettait du temps à jouir. J'essayais de me retenir le plus possible mais je n'arrivais pas à l'attendre", a-t-il déclaré sans complexe au journal. Socialiste convaincu, Dantas a alors décidé d'apporter sa contribution pour "socialiser le plaisir".
"Le socialisme commence dans les relations avec les proches", a-t-il conclu en précisant que "le problème commence souvent par les hommes qui n'admettent pas souffrir d'éjaculation précoce ou même d'impuissance".
© AFP
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