Ce film a été réalisé par Jules Celma en complément de son livre Journal d'un éducastreur.
Format 320x240 pixels, n&b, durée 6mn40s.
Visualisable et téléchargeable depuis https://yewtu.be/watch?v=FWo32Xz1mUk
Si vous possédez ou connaissez une meilleure version (format plus grand),
merci de nous le signaler.
"Ce film s'adresse particulièrement aux ratés, aux timides, aux obsédés, à tous les électeurs, à tous les militants, à tous les dégénérés, artistes, cultivistes ou marchands, à tous les animateurs, professeurs, instituteurs et autres emmerdeurs, à tous ceux qui ont honte de se masturber, à Monsieur le Ministre de l'Educastrons Nationale, aux pédachiottes, à Maman.
ça c'est un spectateur.
ça c'est des spectateurs, ou des enseignants.
ça c'est un enseignant de gauche, c'est à dire de droite ou vice-versa.
ça c'est des enfants.
Certains deviendrons... et d'autres deviendrons...
A la naissance.
A la naissance il y a l'enfant et il y a l'adulte. Comme vous le voyez,
c'est l'adulte qui tient en main l'enfant et pas l'inverse.
A quoi sert l'adulte ? A emmerder l'enfant en lui apprenant ce qu'il ne
faut pas faire et ce qu'il ne faut pas dire.
L'enfant pourtant était né pour vivre totalement et jouir sans limite.
Seulement y'a les adultes, ces éducastreurs flétris qui flétrissent ceux
qui vivent à leur portée.
Que se passe-t-il ? Quelques mois après la naissance l'enfant n'est plus
qu'un tondu parmi des chauves, un bègue parmi des muets.
Il ne fait plus areuh areuh, il devient "sociable", "discipliné",
"travailleur", pro-chinois ou pro-xénète. Il ressemble à Papa
qui lit Le Nouvel Observateur ou L'Humanité Dimanche.
Enfant, attention, les grandes personnes sont là !
L'école et la famille vont te transmettre les éléments para-moraux-militaires
qui vont faire de toi un esclave, un malheureux, un adulte. Les grandes
personnes vont t'apprendre à souffrir sans rouspéter. Tu vas penser comme
un adulte, comme les chefs des adultes : Jésus Christ, Georges Marchais,
Adolf Hitler, Golda Meir, Richard Nixon, Mao-Ze-Toung, Michel Rocard,
Léon Trostky - et les ballets de l'Armée rouge, Sheila, Fidel Castro,
Josef Staline, Alain Krivine.
Et si tu n'est pas content, le flic-hiatre équilibrera tout ça.
Quand un adulte voit un enfant, il voit un tas de viande.
Un tas de viande qui doit obéir, c'est-à-dire travailler. Parce que l'adulte
travaille. Pour un patron, un parti, un état, une cause.
Et l'enfant ?
L'enfant grandi, honteux de ses désirs, dans la survie misérable qui le
retient prisonnier. Bien conditionné, bien dé-naturalisé, l'enfant devenu
à son tour adulte est apte aux travaux forcés et à l'agonie quotidienne.
Sa tête va devenir un supermarché bâtisseur des névroses. Et il rejoindra
l'humanité dans son délire de médiocrité, d'ennui et de soumission.
Son maître le regarde satisfait. Il va au cinéma. Enseignant, tu es une
salope.
Tu es coupable d'homicide volontaire et de curetage cervical sur les
millions et les millions de gosses que tu charcutes tous les jours dans
les abattoirs
scolaires ou culturels.
Cesse d'être flic, sale curé !
A vouloir apprendre à dire et à faire les choses tu empêches de dire
et de faire ces choses. Tu es tristement vieux et con.
Le respect aveugle que tu manifestes à tes supérieurs, à ton métier, à
ta misère, te place en tête des fonctionnaires satisfaits. Tu es conservateur,
réactionnaire, laïc, réformiste, avant-gardiste, syndicaliste, marié,
honorable, méprisé, méprisable, émancipé, minable.
Quand l'enseignant se rend à des réunions pédagogiques où il se complaît
à écouter les derniers spécialistes et épiciers de l'éducastration,
c'est
toujours pour se pencher avec [inaudible] sur l'objet de sa principale
préoccupation : l'enfant.
Enfant, fais ce qu'il te plaît.
Enseignant, suicide-toi, car on ne peux rien faire de toi. Car tu es
insecticidement nuisible. Car tu es dangereux pour l'espèce humaine. Car
c'est toi qui a construit les écoles et les camps de concentration, car
c'est toi qui a noyé les marins de Kronstadt, car c'est toi qui a assassiné
Nestor Makhno, car c'est toi qui a assassiné Buenaventura Durruti, car
c'est toi qui a assassiné Donatien Alphonse François, Marquis de Sade.
Car c'est toi qui a assassiné Claude Buffet.
Tu as oublié que la vérité sort de la bouche des enfants, que les révolutionnaires
seront des enfants ou ne seront pas, que les révolutions seront un jeu
d'enfant ou ne seront pas.
Gare à toi, ce n'est pas la fin."