Cette page est en cours d'élaboration.
Avez-vous déjà remarqué que parfois les (nouvelles) éditions en vidéo de films de cinéma d'auteur comportent des coupes par rapport aux versions d'origine, diffusées en salle ?
Ces coupes ne sont pas le fruit du hasard, elles ne concernent pas des scènes "ratées". Elles sont - comme nous allons le montrer par les quelques exemples qui suivent - des censures politiques, justifiées par l'hypocrite "politiquement correct".
La plupart des spectateurs ne le sauront jamais car les occasions de les voir au cinéma sont rares. Ils ne verront ces films qu'en vidéo ou à la télévision, sans même se rendre compte qu'ils voient une version censurée.
Bien évidemment les œuvres tournées aujourd'hui intègrent dès le départ ces restrictions. Mais en ce qui concernent des oeuvres déjà tournées, cette censure signifie que ces oeuvres sont dénaturées, il s'agit d'un véritable révisionnisme.
On fait ces temps-ci beaucoup de battage publicitaire autour de la réédition d'anciens films en "version longue" ou "director's cut", ce qui tendrait à faire croire que des censures anciennes sont aujourd'hui levées (ce qui est parfois le cas, pour des choses aujourd'hui anodines telles que des grossièretés ou des scènes de nudité ou de sexualité). Si l'on ignore que le mouvement inverse existe (apparition de nouvelles censures, y compris s'appliquant retrospectivement) cela a pour effet de donner l'illusion que notre société est plus libre qu'auparavant. Illusion qui est précisement le but recherché par le révisionnisme historique. Il ne faut pas oublier que la censure arbitraire (c'est à dire sans décision de justice) a été rétablie en France en 2011 en ce qui concerne l'Internet (par la loi dite LOPPSI 2).
Version HD diffusée sur ARTE le 14 novembre 2011 à 20h40.
La prostituée vietnamienne accepte de coucher avec le soldat noir après que celui-ci n'a pas une trop grosse bite. Il va pour l'emmener, mais le soldat blanc dit "animal" s'interpose et emmène la prostitutée après avoir dit : réplique censurée (au moins au niveau du sous-titrage) : "Je ne passe pas derrière un nègre."
(La réplique en VO dans cette version est "all fucking niggers must fucking hang", ce qui signifie "que les enfoirés de nègres aillent se faire pendre" avec un double sens sur le mot "hang" qui signifie à la fois pendre et attendre. Le sous-titrage indique : " tes couilles de nègre devront attendre". Si vous avez une version non censurée du film merci de vérifier l'audio et le sous-titrage d'origine)
Le sniper vietnamien qui a abattu trois des U.S. Marines est finalement découvert et abattu. Les soldats américains se regroupent autour du sniper agonisant, qui se révèle être une jeune femme. Un soldat pique une crise de nerf en s'exclamant : séquence censurée : "C'est une fille, une fille !!! Nous avons été flingués par une fille !" (Note : dans les scènes d'entraînement - de dressage - les soldats sont constamment traités de "gonzesses" par le sergent instructeur).
Ces répliques ne sont pas anodines, tout au contraire elles sont
très marquantes. Elles font parties des quelques moment de l'oeuvre dont
on se souvient
pour
toujours.
Ce sont deux répliques politiquement incorrecte (une raciste,
une machiste) qui ont été supprimées. L'auteur les avait bien évidemment incluses
pour dénoncer
le racisme et le machisme de ses contemporains.
Le racisme
et le machisme ordinaire n'ont pas disparus. S'il n'est plus possible de mettre
en scène de façon réaliste
des personnages ordinairement racistes ou machistes, alors on ne peut plus
les dénoncer, on ne peut plus montrer cette réalité.
Dans la réédition DVD (par Le Monde), scène partiellement masquée, faisant disparaître (la dénonciation de) un abus sexuel sur un séminariste commis par un responsable éclésiastique.
Merci de nous communiquer d'autres exemples similaires (avec le plus de détails possibles).
Le politiquement correct a ceci de commun avec le concept de "théorie du complot" qu'il sert à masquer une réalité scandaleuse.
Lire aussi : censure de la culture : l'érotisme pour les "élites", le porno pour les masses