Voici une histoire authentique qui nous a été racontée par un témoin direct.
Elle se passe au début des années 2000 dans une ville moyenne de la province française.
Une petite fille vient voir son instituteur pour se plaindre de sévices sexuels dont elle est la victime de la part de ses parents. Après avoir fait le nécessaire pour sa prise en charge, l'instituteur réfléchit. Ayant été sensible à la difficulté que la victime a eu pour comprendre et exprimer ce dont elle a été victime, il se dit que le meilleur moyen de pouvoir prévenir et détecter les cas d'abus sexuel est de donner aux enfants les connaissances et le vocabulaire nécessaire. Il décide donc de donner à sa classe un cours d'éducation sexuelle, après en avoir parlé au psychologue scolaire et sans en référer au directeur de l'école comme son statut le lui permet.
Il donne donc ce cours. Consciencieusement les enfants recopient dans leur
cahier les définitions de "fellation", "cunnilingus", "sodomie"... et rentrent
chez eux.
Dès le lendemain, fous de rage, quelques parents téléphonent à l'inspection d'Académie. Convoqué immédiatement l'instituteur maintient le
bien fondé de sa démarche : il est muté sur le champ. Il aura à peine le temps de dire adieu à ses élèves.
Il faut noter qu'au Québec les actions de dépistage des abus sexuels sur les enfants sont menées systématiquement dans les maternelles. Des psychologues montrent à l'aide de poupées les différents actes sexuels et observent les réactions significatives des enfants.
On voit à travers cet exemple comment la pudibonderie et le tabou autour de la sexualité infantile vient faire obstacle à la lutte contre les abus sexuel s'exerçant contre les enfants.
*Nous empruntons à Jules Celma, l'expression ici parfaitement adéquate d'Educastrons Nationale . Voir une présentation de son livre Journal d'un éducastreur. De 1968 à 2000 : aucun changement (si, peut-être en pire).