Aux origines du mouvement de mai 1968, à l'université de Nanterre :
une révolte contre la répression de la sexualité

Ci-dessous des extraits de textes trouvés sur le web concernant les origines de la révolte des étudiants de Nanterre, qui débouchera sur le mouvement de mai 68.
Nous recherchons des archives sur les tracts et les conférences traitant de sexualité qui ont précédés mai 68. Si vous disposez de document ou témoignages n'hésitez pas à nous contacter. Voir aussi une sélection de tracts.
Et un texte plus général : l'esprit de 68.

 


Le 22 novembre 1966, les étudiants du bureau de l'A.F.G.E.S. profitent de l'invitation très officielle à la cérémonie d'ouverture du Palais Universitaire, pour distribuer la brochure "De la misère en milieu étudiant..." aux nombreux représentants des autorités strasbourgeoises présents sur les lieux. La brochure est, dès le lendemain, massivement distribuée aux étudiants strasbourgeois. Le bureau de l'A.F.G.E.S. fait alors savoir que son seul programme "étudiant" est la dissolution immédiate de l'association. Le scandale s'étend très vite hors de l'Université, la totalité de la presse régionale se déchaîne contre les agitateurs étudiants de Strasbourg, puis la presse nationale prend le relais de la désinformation contre-révolutionnaire. Le tout se produit dans une ambiance chaotique, la répression judiciaire contre les étudiants membres du bureau de l'A.F.G.E.S. étant accompagnée d'une agitation grandissante au sein de l'Université de Strasbourg ainsi qu'à Nantes, puis à Lyon et Nanterre. Toutes les raisons sont bonnes pour remettre en cause l'Université.
La contestation étudiante s'oriente vers des revendications influencées à la fois par Reich et par Fourier, proclamant une vie libérée des contraintes sociales et morales, ce qui dénote évidemment l'actualité des idées de l'I.S. [internationale situationniste] dont le slogan "Vivre sans temps mort, jouir sans entraves" est dans l'air du temps...

Source : http://library.nothingness.org/articles/SI/fr/display_printable/228


«Né à Dantzig en 1921, Boris Fraenkel traverse en révolutionnaire ‘‘le siècle de la barbarie’’, en coulisses le plus souvent et parfois sur le devant de la scène comme, par exemple, [en] mars 1967 à Nanterre où il anime, au sein de l’université, une conférence intitulée ‘‘Jeunesse et sexualité’’ qui annonce par son succès les événements de mai 68.» Voir le tract correspondant.

Source : http://www.editionsbdl.com/fraenkel.html


L'agitation commence à Nanterre en mars 1967 par l’occupation du bâtiment des filles, mais c’est surtout à la rentrée de novembre que le mouvement lancé sur la question des équivalences entre anciens et nouveaux diplômes de premier cycle, prend pour thème-clé, notamment à l'initiative de Philippe Meyer, la lutte contre la sélection. Très rapidement, les enseignants de sociologie appellent à la grève et la fameuse agitation commence dès la fin novembre avec l’occupation des locaux, y compris administratifs, par les étudiants, qui rompent ainsi avec les méthodes traditionnelles de lutte syndicale et imposent plus ou moins (le doyen Grappin a accepté le dialogue) leurs propres structures de discussion. Lefebvre, accusé par ses collègues de fomenter la révolte, jouera un rôle lors de l'Assemblée de Faculté extraordinaire réunie le 25 en présence d'une délégation étudiante, qui aboutira à la mise en place de comités paritaires. Dans ce grand meeting permanent qui se tient désormais à Nanterre où règnent les « enragés » porteurs des slogans provocateurs, il est physiquement très présent, participant aux réunions paritaires comme à l'agitation culturelle dans cette ambiance de happening et de fête qui préfigure mai, notamment, par exemple, lors de la venue du Living Théâtre en décembre ou, en mars 1968, lors de la conférence de Mme Revault d'Allonnes sur "La Révolution sexuelle" de Reich. En janvier, Cohn-Bendit est menacé de renvoi après l'épisode célèbre de la piscine (8 janvier) où il avait interpellé le ministre François Misoffe, dont le « Livre blanc » sur la jeunesse était silencieux sur la sexualité.

Source : http://www.ihtp.cnrs.fr/Trebitsch/pref_lefebvre3_MT.html


L'interpellation du ministre 
Celui-ci, qui n'avait probablement pas lu La révolution sexuelle de Wilhelm Reich, a cru un instant à une «plaisanterie». Les filles ne pouvaient recevoir de garçons à la résidence universitaire. 

«Hier [le 8 janvier 1968], de 17h20 à 17h40, M. Missoffe, ministre de la Jeunesse et des Sports, a visité le nouveau centre sportif de la faculté, 2, rue de Rouen, à Nanterre. Le ministre a posé des questions techniques à l’architecte, notamment sur les installations de chauffage et la ventilation ainsi que sur le système de purification de l’eau. À la sortie de M. Missoffe, une cinquantaine d’étudiants qui l’attendaient ont poussé des cris hostiles. Le ministre a voulu engager le dialogue. Un étudiant d’origine allemande, M. Marc Daniel Kohn-Bendit (sic) a alors pris la parole pour lui demander de discuter du problème sexuel. Le ministre a cru qu’il s’agissait d’une plaisanterie. Toutefois, l’étudiant a insisté et a déclaré que “la construction d’un centre sportif était une méthode hitlérienne, destinée à entraîner la jeunesse vers le sport, pour la détourner des problèmes réels, alors qu’il faut avant tout assurer l’équilibre sexuel de l’étudiant”.»
Rapport des Renseignements généraux (RG), archives secrètes de la police, janvier 1968

Source : http://pages.globetrotter.net/pcbcr/mai68.html


Mai 68, Sexualité, couple, famille
Publié en annexe dans l’ouvrage de Jean-Louis Brau, "Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi", qui reprend comme titre un slogan mythique de Mai 68, ce tract intitulé « Sexualité, couple, famille » émane du comité « Nous sommes en marche » formé au lendemain des premières barricades et animé par la volonté d’un changement radical.
Ces « thèses » lapidaires s’inscrivent dans le mouvement qui considère que la révolution sexuelle est une composante de la révolution à mener contre le système bourgeois. Il faut se rappeler que la révolte étudiante est partie de Nanterre le 22 mars 1968 pour y dénoncer notamment la non-mixité des résidences universitaires et que les écrits de Wilhelm Reich sont alors traduits depuis peu.

Source : http://fr.encarta.msn.com/sidebar_102686269/Mai_68_Sexualit%C3%A9_couple_famille.html (L'encyclopédie Microsoft Encarta n'existe plus depuis 2009.)



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