(Émission télévisée "Le Magazine de la santé" France 5, le 25 mai 2007, 14h38.)
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Plateau : Michel Cymes, animateur ; Benoît, co-animateur ; Xaviera, représentant le MIEL, invitée ; Luc S., dermatologue pratiquant l'épilation laser, invité ; Tatiana et Dominique, chroniqueurs ; Magali préposée aux SMS. Note : // signifie que l'interlocuteur se fait couper la parole. A certains moments polémiques tous le monde se met à parler en même temps : ces séquences sont signalées comme [inaudible]. 1. Séquence i ntroductive 1mn54s (Les deux animateurs se regardent et éclatent de rire) Benoît : "Je vous en prie" Michel Cymes : "Et nous terminons notre semaine du bien-être avec un sujet, qui, personnellement, Benoît, c'est pour ça que je me tournais vers vous, m'est un petit peu étranger : l'épilationnne (sic)" B : "Vous allez voir que ça m'est aussi ah oh trois quatre ça m'est aussi... ça m'est aussi assez étranger, c'est français MC : "c'est ça" B : "Alors vous allez voir à l'approche des vacances les femmes ne sont plus les seules à vouloir se débarrasser de leurs poils et leurs duvets, les hommes s'y mettent aussi, on aura un exemple dans quelques instants." MC : "Oui, d'ailleurs sur notre plateau nous ont rejoints deux de nos chroniqueurs. Vous les connaissez bien mais vous allez les découvrir sous un nouveau jour. Il s'agit de Tatiana Vincent, qui a dormi avec un filet pour conserver ses bigoudis que vous avez remarqués hier. Bonjour Tatiana." Tatiana : "Bonjour." MC : "Et de Dominique Lanzalavi, euh ils n'ont tous les deux... bonjour Dominique." Dominique : "Bonjour." MC : "Non, rebonjour car nous vous avons vu tout à l'heure." D : "c'est sans filet (rires) c'est sans filets" MC : "Ils ont pas hésité à sacrifier une partie de leur toison pour notre émission." B : "A nos cotés également le docteur LS, dermatologue, qui répondra à nos interrogations sur l'épilation." LS : "Bonjour." B : "Et puis Magali bien sûr vous recevez euh les SMS de réaction de nos téléspectateurs." Magali : "Oui effectivement je suis là pour contrôler que tout fonctionne ben... tout fonctionne bien et vous envoyez les SMS qui arrivent." MC : "Et puis euh là où y'a du poil, y'a d'la joie. C'est un proverbe français, euh qui euh doit plaire à ceux ou celles qui veulent vivre en paix avec euh leurs poils et avec nous sur ce plateau Xaviera [mise au point sur la prononciation du prénom]. Alors vous, vous êtes militante au Miel..." X : "Mouvement international pour une écologie libidinale." MC : "Voilà, j'préfère que vous le disiez vous-même. Euh l'association traite du rapport entre sexualité et politique. Et il paraît que vous organisez une résistance à l'épilation vous nous expliquerez ce militantisme politique du poil tout à l'heure." 2. Séquence tests épilatoires 6mn37s B : "Dominique et Tatiana je dois dire bien vous avez été très professionnels, jusqu'au bout des poils. Nous vous avons confié aux mains expertes d'une esthéticienne, pour Dominique, et d'une dermatologue, pour Tatiana. Nous allons regarder ce qu'elles ont fait de vous. Regardez." [Séquence documentaire humoristique : Dominique se fait arracher les poils du torse, Tatiana se fait brûler les poils des aisselles au laser - 2mn48s] [Commentaires des chroniqueurs sur les méthodes utilisées : leurs contraintes (douleurs, marques) et leurs efficacité relative (selon Tatiana le laser semble avoir été appliqué avec une intensité minimisée pour "ne pas qu'elle grimace trop à la télé") - 2mn30s] X : "Mais ça vous a pas fait mal dans les jours qui ont suivi ?" T : "Non." X : "Une sensation de brûlure ? Dans les jours qui ont suivi." T : "Non pas du tout. Non, non, y'a pas eu de rougeurs, rien du tout. Mais bon ils [ses poils] sont toujours là pour l'instant, donc euh c'est un peu difficile de dire que..." LS : "Enfin tous les deux ils ont subit des interventions pour enlever leurs poils mais sans... sans crème anesthétique. Donc on aurait pu quand même leur mettre une petite crème anesthésique, notamment à Monsieur..." X: "Ah bon ? On ne fait pas ça dans les salons de beauté pour les femmes// ou sur les cuisses..." MC : "(à Xaviera) On vous met pas de crème anesthésique ?" X : "Jamais je... LS : "On peut, m'enfin voilà." X : "On pourrais." MC : "De toutes façon vous y allez pas ?" "X : "Ah ça m'est arrivé d'y aller, mais par le passé euh" MC : "Oui, avant... avant le début de la guerre." X : "Avant..." MC : "de votre guerre contre les poils (sic)" B : "Avant [inaudible]" X : "Avant voilà de pouvoir assumer plus facilement mes poils malgré la pression sociale... avant..." MC : "On va en reparler." 3. Séquence technique du laser et risques 4mn0s B : "Un mot docteur Sulimovic sur le laser." LS : "Oui." B : "Pourquoi est-ce que le laser tue le poil ? Est-ce qu'il le tue, d'ailleurs ? Comment ça marche ?" [LS donne des explications techniques sur le laser - 1mn] MC : "ça se démocratise beaucoup ?" B : "Question SMS peut-être ?" MC : "Oui." B : "Est-ce que l'épilation au laser est dangereuse à long terme ?" LS : "Y'a aucune dangerosité à long terme. Y'a des effets indésirables à court terme. A long terme pour l'instant y'a pas de//" X : "On a aucun recul à mon avis pour le dire." LS : "Ah !" B : "Ils sont pas d'accord." LS : "On a quand même un recul de d'épilation laser ça fait 10 à 15ans que l'épilation se fait et y'a pas de dangerosité..." MC : "Donc 15ans après, on peut dire aujourd'hui 15ans après y'a pas de problème. Dans 15ans on verra euh si il y en a eu." LS : "Voilà." X : "Il y a 15ans... mais les techniques de laser ont changé... on a des lasers mieux perfectionnés. Mais bon quand on voit q'les... les rayons ionisants qu'on peut avoir en des quantités tellement fortes que 'fin, on a le scandale tout réçent..." LS : "Excusez-moi, excusez-moi. Vous vous trompez, entre laser c'est une lumière//" X : "C'est pas la même chose, oui, mais c'est une lumière//" LS : "C'est une lumière. Ici vous avez... (il pointe vers le néon du studio)" X : "...qui a des propriétés, qui peut découper des organes, c'est c'est pas n'importe quoi." LS : "Oui m... c'est pas... c'est pas le même laser. Vous n'avez pas la connaissance des lasers. Ici vous avez un rayonnement lumineux et donc... tout ça est un peu variable donc euh..." X: "La connaissance de justement des lasers puissants qu'on a maintenant... on a pas le recul." MC : "Y'a aut'chose... y'a aut'chose qu'est inquiétant c'est finalement... le laser se démocratise complètement, donc on en a maintenant dans les instituts de beauté. Là c'qu'on a fait c'était avec un médecin, non ?" T : "Oui. C'était pas un dermatologue d'ailleurs, c'était un médecin généraliste qui a fait une formation laser." MC : "De médecine esthétique... ou de choses comme ça. Maintenant on trouve ça dans les instituts de beauté. Alors est-ce qu'y a un danger ? Qu'est-ce qu'on doit dire aux femmes qui désirent quand même euh malgré les réticences de Xaviera se faire épiler au laser ?" X : "démocratique... le prix euh" MC : "Oui non le prix c'est aut'chose on va en parler. Mais euh..." [LS donne des explications technico-commerciales sur la différences entre les lasers (en cabinet médical) et les lampes (en cabinet d'esthétique), puis sur les difficultés liées à la couleur de la peau et à l'exposition au soleil - 1m23s] 4. Séquence contrôle social et liberté 2mn58s B : "Alors Xaviera, vous c'est pas vot'truc on a bien compris euh pou pourquoi vous avez euh qu'est-ce que ça vous inspire cette société où il y a là une guerre déclaré au poil." X : "La chasse au poil euh à mon avis dans cette histoire le poil est un symbole de la sexualité libre et naturelle et donc c'est un symbole de ... cette chasse au poil c'est une civilisation qui nie le corps, le corps naturel... notre animalité euh le fait que... que on peut être beau au naturel aussi. Voilà." B : "En même temps il y a plein d'artifices pour être beau, on s'habille d'une certaine façon, on se..." X : "Oui." B : "les femmes se maquillent euh..." MC : "On s'épile les sourcils" X : "Oui, mais..." B : "il y a plein... plein de façons de s'apprêter..." X : "Oui, tout à fait." B : "Pourquoi est-ce que la chasse aux poils ne pourrait pas en être une ?" X : "Parce que la chasse aux poils euh on se fait mal on en souffre, c'est répétitif, ça prend du temps, c'est une contrainte, y'a aucune technique parmi toutes celles qui sont présentées qui est idéale. Donc elles ont toutes leurs avantages, leurs inconvénients, mais elles sont toutes plus ou moins douloureuses, elles sont coûteuses, c'est tout un commerce qu'on fait autour des complexes des gens. En plus ça incite à une espèce de de "racisme"... c'est à dire moi ma p'tite soeur on lui dit à l'école à 13 ans : "Ah portugaise !", "T'a trop de poils." euh "La moustachue." et cetera... c'est un stigmate, on rappelle à l'ordre les femmes qui s'épilent pas. Maintenant que certains hommes commencent à subir cette forme d'oppression aussi, alors que on rappelle pas quelqu'un à l'ordre parce qu'il se maquille pas, parce qu'il se coiffe pas - à la limite ça arrive - ou parce qu'il s'habille pas suffisament bien." T : "Mais c'est difficile parce que par exemple vous vous épilez les sourcils, ça veut dire qu'il y a une vraie pression euh..." X : "Ah la pression elle existe. Moi je me suis épilée à partir de 11 ans donc euh..." MC : "tien ben justement ma fille de 11 ans peut-elle commencer à s'épiler ? C'est une question qu'on reçoit." X : "Et ben, si on me demande mon avis je conseille de jamais commencer. Et c'est ce que j'ai conseillé à mes petites soeurs et malheureusement elles en sont à s'épiler les bras." MC : "Docteur ? 11 ans ?" LS : "11 ans c'est un p'tit peu tôt pour s'épiler. Euh... moi je suis pour la liberté. La contrainte elle ne pas être ni dans un sens ni dans un autre. On doit pas contraindre les gens qui s'ép... qui veulent pas s'épiler euh... à s'épiler mais on ne doit pas contraindre non plus les gens qui veulent s'épiler euh de les empêcher de s'épiler* euh..." X : "Nous on contraint personne." LS : "...je pense pas... "On contraint personne"..." MC : "[inaudible] vous proposer des trucs assez..." LS : "vous avez quand même une théorie qui est une théorie euh... marxiste* que vous appliquez et qui est donc une certaine forme de contrainte."
X : "[inaudible] parler de marxisme hein. Je suis désolée//" MC : "On ne vas pas parler politique, hein ?" B : "On va juste parler des poils." X : "Je pense que c'est un sujet politique. Par contre//" [échanges inaudibles : tout le monde parle en même temps] LS "[inaudible] mais si voulez la liberté de tout un chacun elle est//" X : "j'pense que justement la liberté c'est quand il n'y a pas une pression sociale qui rappelle à l'ordre des individus alors qu'ils sont simplement naturels. Pour moi la liberté euh c'est jus//" LS : "Vous êtes pour une pression// vous êtes pour// vous êtes pour une pression sociale//" X : "Vous dites que vous êtes pour la liberté mais y'a une pression//" LS : "Vous êtes pour une pression sociale qui empêcherait les gens//" X : "Si je suis marxiste je vous dirais que vous gagnez de l'argent avec euh//" B : "tiens alors justement //" X : "beaucoup d'argent, avec le laser et//" MC : "Très bonne transition. Merci beaucoup..." LS : "Voilà, voilà. C'est pas grave de gagner de l'argent." 5. Séquence combien ça coûte et présentation de produits 3mn57s B : "Alors justement l'argent en matière d'épilation euh le plus difficile c'est de choisir sa méthode. Vous l'avez dit il y en a... y'en a beaucoup : le rasoir, la crème, l'épilateur électrique, la cire//" MC : "On va allez voir." B : "...le laser. Premier critère de choix : le prix. Alors Claire Perdrix a calculé pour vous le prix de revient d'un an d'épilation avec chacune de ces techniques." [Reportage sur les coûts des différentes méthodes - 55s] [Présentation de produits : Dominique essaye un épilateur électrique sur le dos de la main de Benoît qui trouve que "ça fait mal". Dominique : "c'est vraiment un engin de torture". Tatiana présente des épilateurs avec refroidissement de la peau puis un système abrasif. Dominique présente des crèmes sensées affaiblir le poil - 2mn45s] 6. Séquence pratique de l'épilation chez les hommes 55s D : "Par contre ce que disais l'esthéticienne c'est vraiment à la mode, c'est presque un homme pour une femme* dans le dans le... Ah oui dans le salon où je suis allé c'est presque un homme pour une femme. Donc elle m'a dit c'est vraiment à la mode. C'est parfois des hommes qui viennent qui en on juste envie ou leur copine qui leur demande d'aller ce faire épiler."
MC : "Mais ils se font épiler quoi ?" D : "Ils se font épiler le torse mais bon//" MC : "les épaules ?" D : "j'ai entendu certains se font épiler les fesses aussi//" LS : "la plus grosse demande au niveau des hommes en général c'est le dos" D : "...les aisselles et le maillot." MC : "Et certains les fesses aussi quand même ?" X : "Ah oui certains les fesses et le pubis carrément, je connais des hommes qui s'rasent euh." MC : "Ils se raseuuu le maaaillot ?" X : "...les aisselles. Tout. Même euh les testicules aussi." MC : "Les testicules ? Avec qu'elle technique les testicules ?" X : "ça par contre ils épilent pas j'pense;" T : "Avec ça." [Benoît met en marche l'épilateur électrique. Rires des animateurs] B : "Une démonstration ?" MC : "Nan merci !" D : "C'est vrai qu'il y a une mode. On en parlant tout à l'heure en coulisses euh quand on voit Sean Connery dans les James Bond il est... il a vraiment le torse poilu... pour le dernier James Bond il a pas un seul poil. J'veux dire on voit vraiment qu'il y a une évolution de la mode//" 7. Séquence réactions des hommes face à la pilosité féminine 1mn31s MC : "Euh, Xaviera. On a bien compris que vous étiez pas pour, mais euh y'a quand même pas mal d'hommes qui ne supportent pas d'avoir une femme//" X : "Ah oui j'en ai rencontré. Ah oui moi j'ai// MC : "... avec des poils sous les bras ou..." X : "J'ai des p'tit copains qui disaient : "Ah non, si t'es pas épilée du pubis c'est pas possible." MC : "Oui m'enfin sans aller jusqu'au pubis. Parce que le pubis c'est vrai qu'il y a la mode du ticket de métro..." X : du coup j'me rend compte parce que j'ai démandé aux copines... Et mon fiancé qui m'a dit : "Mais euh t'es la première femme avec qui je couche qui n'est pas épilée du pubis." Et j'me suis dit quand même il est ... il a connu d'autres femmes. Donc comment ça se fait ? Et effectivement je vois qu'autour de moi les filles de plus en plus le font." MC : "Mais finalement. Y'a des hommes qui aiment ça euh moi j'ai des amis qui adorent euh avoir des femmes qui ont des poils sous les bras parce que ça les excitent ou j'en sais rien euh ou beaucoup de poils au pubis..." X : "Moi c'qui m'intéresse c'est si la femme, elle, a envie de le faire ou pas. Et moi personnellement j'ai pas envie de le faire..." MC "pour faire plaisir ?" X : "voilà : qu'on ne le fasse pas pour se soumettre à une norme de féminité." MC : "Et ça veut dire que euh quand... qu'est-ce que vous répondez à votre fiancé ou à vos... vous vous êtes.. vous vous êtes faite larguer déjà par des des des types qui... supportait que vous êtes trop poilue ?" X : "euh... Il y a en un où le désaccord a été tel que la relation c'est pas poursuivie en effet." MC : "Alors cela dit si au moment//" X : "Même si j'avais j'avais été prête à céder euh... pour me raser une fois et bon malheureusement c'est... le désaccord..." MC : "vous étiez prête à faire le maillot par amour et... ça a pas suffit." X : "Non." MC : "C'est beau de faire le [inaudible] par amour j'trouve, c'est magnifique." X : "Mais j'pense que c'est une erreur parce que j'l'avais déjà fait auparavant euh sous la pression des magazines euh quand j'avais 15-16 ans... donc j'me suis dit j'peux très bien recommencer, et ça r'pousseras." 8. Séquence assumer ses poils, le féminisme, la norme 1mn44s B : "Depuis vous en êtes devenue militante..." X : "Oui." B : "Et vous allez l'été sur les plages." X : "Oui." B : "Faire quoi ?" X : "Ah non ! C'est... c'est le titre de... de la campagne. Bon on a pas été réellement encore sur les plages. Moi en tout euh cette année j'étais à l'étranger et donc euh..." MC : "Enfin vous proposez des "étés sans épilation"." X : "Voilà. C'est... le thème de la campagne. Effectivement c'est assumer ses poils à la plage. Moi maintenant j'les assume à la piscine... maintenant j'ai... je peux les assumer dans la rue... à Paris." MC : "Et les gens... alors est-ce que les gens vous regardent - on ne vas pas vous demander de vous mettre en petite tenue pour voir comment vous êtes ou pas poilue - mais est-ce que ça veut dire que les gens vous regardent à la plage euh comment ça se passe ? Vous sentez le regard des autres ? Vous êtes..." X : "Alors euh j'essaie de pas y prêter attention euh mais je sais que plus jeune j'en étais incapable vraiment même pour aller à la simplement à la piscine. Maintenant à la piscine ça passe parce que les gens sont pas là en train de se regarder euh... les jambes les uns des autres. Euh dans la rue euh bon y'a certaines circonstances comme, si on veut travailler par exemple comme hôtesse d'accueil on est obligé de le faire. Si en tant qu'étudiante ou même pour un emploi autre où on est obligé de porter un tailleur : on est obligé." MC : "Xaviera, c'est une forme de féminisme un peu ?" X : "Euh, c... ça rejoins oui le féminisme parce que je pense que on casse l'estime d'elle-même des femmes en leur disant : "T'es pas belle avec tes poils !" D : "Oui mais elles sont libres quand même. Vous dites... on dirait qu'on les obligent à s'épiler c'est ça qui est un peu b..." MC : "Ben en fait c'est//" [échanges inaudibles] T : "Disons que c'est dur de se promener avec des aisselles pas épilées." X : "Voilà. Non euh j'pense que le canon esthétique euh c'est la femme sans poil." D: "[inaudible] ça dépend des époques." B : (A Tatiana) "Du coup vous préfèreriez//" X : "... en France aujourd'hui." B : "hum ne plus vous épilez ça vous arrangerais ? Ou euh finalement vous vous trouvez plus belle épilée ?" T : "Disons que ça serais plus pratique, ça coûterais moins d'argent mais... oui c... j'l'ai intégré. Disons que moi je supporte plus les poils." X : "Intériorisé, voilà//" T : "...mais c'est intériorisé//" X : "...la norme esthétique." 9. Séquence hygiène et conclusions 1mn04s T : "Mais moi j'avais une question, par contre pour le dermatologue. C'est que on associe ça souvent à l'hygiène. Est-ce que finalement c'est plus hygiénique par exemple de de pas être épilée est-ce que on sens moins la transpiration... des fois on fait un peu le lien aussi pour..." LS : "ça n'a rien à voir T : "Rien à voir ?" LS : "Pour l'hygiène c'est un problème uniquement de se laver et de se nettoyer. C'est pas un problème sur l'épilation. C'est vrai que vous avez une forte pilosité, vous avez une tendance à transpirer un petit peu plus. Ne serais-ce que pour les hommes quand on a une pilosité au niveau du torse mais euh après ça n'a rien avoir avec de l'hygiène. C'est une question individuelle moi je pense qu'il faut laisser aux gens leur liberté... Si euh elle [Xaviera] a pas envie de s'épiler qu'elle assume très bien comme ça tant mieux pour elle. Je trouve ça parfait. Visiblement elle l'assume pas tout à fait, mais c'est pas grave." [échanges inaudibles] X : "... j'ai des poils là [elle montre ses aisselles hors champ]" MC : "Ah oui vous en avez sous les bras !" X : "Ah ben oui ! Je les assument." LS : "Des gens qui assument si je trouve ça parfaitement logique et je pense qu'il faut laisser les gens qui veulent avoir leurs poils avoir leurs poils, les gens qui veulent pas avoir leurs poils faire quelque chose eux. C'est pas très grave." B : "Taper 1 pour votez oui, tapez 2 pour votez non !" MC : "Et vous trouverez//" X : "c'est pas très spontané parce que au fond l'idée de s'ôter les poils elle nous viens pas naturellement. Elle nous viens parce qu'on est dans une société qui dit : "Faut être sans ses poils"." 10. Séquence finale 42s MC : "Alors vous trouverez les sites... sur notre site france5.fr les coordonnées de l'association de Xaviera si vous aussi vous voulez résister et//" X : "pas la mienne." MC : "Enfin de l'association si vous voulez euh vous laisser pousser les poils et euh... voilà c'est la fin donc de cette semaine de reprise en main. Théoriquement vous devriez vous sentir en pleine forme, détendu, bronzé, aminci et..." T : "sans poils. [Elle rit en désignant Dominique]" MC : "...peut-être rasé de près." B : "La semaine du bien-être c'est terminé mais bien sûr le magazine de la santé ça continue on se retrouve lundi à 13h40, très bon week-end à tous." MC : "Et puis juste un dernier mot Dimanche le best-off de toute cette semaine Dimanche à 11h du matin bien sûr sur France5. Passez un bon week-end." B : "Bonne après-midi au revoir." |
Durée totale : 25mn
dont 6mn15s de séquences consacrées au débat critique sur l'épilation (soit
25%), contre 14mn30s de séquences consacrées aux techniques et produits
épilatoires (soit 60%).
LS, praticien laser, est invité dans l'émission en tant que docteur dermatologue
(c'est ainsi qu'il est qualifié aussi bien verbalement que sur le bandeau
apparaissant à l'écran).
Or à un aucun moment il n'évoque les conséquences (toutes néfastes)
du fait d'enlever les poils (indépendamment de la technique utilisée) pour la
peau !
Pour en savoir plus sur les conséquence dermatologiques de l'épilation nous vous renvoyons vers la retranscription de l'intervention de la sexologue Catherine Solano, sur France 2.
A l'inverse LS se montre très disert quand il s'agit de décrire et de vanter la technique du laser, et notamment pour en affirmer la supériorité face aux techniques utilisées par les esthéticiennes.
Nous trouvons ce mélange des genres, dont les animateurs et producteurs de
l'émission se rendent complices, fort malvenu.
Un nouvel exemple, toujours avec LS, cette fois sur
France Inter, a suivi.
Le rôle d'un médecin (tenu par le "serment d'Hippocrate") est de
soigner les gens, de réduire leur mal-être.
Un médecin qui fait de l'épilation (ou de la chirurgie) esthétique est-il
encore dans son rôle de médecin ? On nous dira qu'une personne qui éprouve un
mal-être du fait de sa pilosité se sentira mieux après s'être faite
épilée. Sauf que ce mal être provient de la norme du glabre, imposée par la
publicité et les magazines féminins. Ce mal-être provient de ce que beaucoup
de gens sont ainsi amenés à être dégoûtés par leur propre corps. Celui qui
épile tire profit de la faiblesse et de la détresse des gens.
Il n'y a, de notre point de vue, qu'une seule réponse déontologique qu'un
médecin puisse faire à une personne qui souhaite "se débarrasser"
de ses poils : lui faire retrouver l'estime de son propre corps, l'estime
d'elle-même, en tant qu'être vivant. C'est à dire faire en sorte que
cette personne se réapproprie ses poils comme partie intégrante (et utile) de
son propre corps.
L'émission consacrée à l'épilation est la dernière d'une série de cinq émissions, supplément au "Magazine de la santé". Elle présente cinq approches du bien-être pour se préparer aux vacances.
Le projet même de l'émission contient en lui-même un implicite extrêmement
fort - et pas du tout neutre idéologiquement : que bronzer artificiellement,
modeler son corps par le sport, faire des régimes amincissant ou encore
s'épiler ce sont des activités donnant du bien-être !
C'est d'ailleurs le même implicite que l'on retrouve à près partout dans les
médias, à commencer par les magazines féminins ou masculins.
En fait ce qu'il y a de communs à ces quatre thèmes (le cinquième était
intitulé : le stress - nous n'avons pas vu l'émission) c'est qu'il s'agit à
chaque fois de modifier son apparence corporelle pour se conformer à des normes
dominantes. Et cela en consommant de plus des produits ou services.
Le corps tel qu'il est n'est pas acceptable socialement, il doit être
"travaillé" pour se soumettre aux critères conformes.