Connaissance et pouvoir : les savoirs-faire, enjeu de la démocratie

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La connaissance populaire tire son origine des connaissances acquises au cours des millénaires par les sociétés humaines nomades puis sédentaires. (Voir notre relecture de la préhistoire).
L'enjeu de la connaissance est un enjeu de pouvoir (cf. Michel Foucault). La connaissance permet le contrôle des populations et sa monopolisation rend les individus dépendant des "experts" et de ceux qui les emploient. La destruction de la connaissance populaire dans tous les domaines rend le peuple dépendant des détenteurs du savoir institutionnel et des capitalistes qui fournissent les objets (produits) que les gens ne savent plus ni fabriquer ni entretenir ni réparer.

1. Connaissance = pouvoir

"Il n'y a pas de relation de pouvoir sans constitution corrélative d'un champ de savoir, ni de savoir qui ne suppose et ne constitue en même temps des relations de pouvoir." Michel Foucault, dans Surveiller et punir.

L'information sur les personnes

Pour avoir du pouvoir sur une personne ou un groupe de personnes - c'est à dire avoir une influence sur eux - il est nécessaire de disposer d'informations sur cette personne ou ce groupe. Par exemple connaître ses points faibles, ses opinions, ses comportements, ses désirs... Inversement posséder des informations sur une personne ou un groupe donne la possibilité d'exercer un pouvoir sur eux. De plus une relation de pouvoir permet à celui qui est dominant d'obtenir plus facilement des informations sur le dominé, tandis que ce dernier aura plus de mal à obtenir des informations sur le dominant.

Faut-il répondre aux sondages et aux enquêtes ? Si des organisations investissent dans la recherche et le recueil d'informations c'est qu'en effet l'information vaut de l'or. Ainsi les fichiers clients se revendent-ils un bon prix. Celui qui fourni des informations (l'enquété) est même parfois rémunéré par quelque menu cadeau (échantillon gratuit, etc.)
Qu'elles soient individualisées ou statistiques, les informations recueillis serviront à des fins économique (marketing) ou politique (contrôle des populations). Naturellement les enquêtes sont toujours présentées comme ayant pour but "d'améliorer le service fourni". A chaque fois que vous répondez à une enquête, vous donnez à celui qui la commandite un pouvoir supplémentaire sur vous.

Il faut également savoir qu'il est aisé d'obtenir des réponses allant dans un sens souhaité (en posant par exemple des questions biaisées) et que les interprétations orientées des chiffres - pour un usage médiatique - sont courantes. Ainsi les sondages peuvent-ils facilement devenir des outils de propagande et de désinformation.

Le monopole du savoir

Disposer de connaissances que d'autres n'ont pas, mais qui leur sont nécessaire, donne un pouvoir sur eux. Par exemple le médecin est dans une relation de pouvoir avec son patient, l'enseignant avec ses élèves, etc. D'une manière générale l'expert a du pouvoir sur le non-expert. Le non-expert est dépendant de l'expert.
De plus celui qui ne dispose pas de connaissances suffisantes pour porter un jugement est très vulnérable à la désinformation. On peut lui faire croire ce que l'on veut.

Ainsi, en matière de connaissance et de savoir-faire, la dépossession du peuple au profit des experts (et de ceux qui les emploient) constitue un transfert de pouvoir. Ce transfert s'opère de deux façons : d'une part par l'éradication des connaissances populaires, d'autre part par le développement de nouvelles technologies non maîtrisables par le peuple, soit du fait de leur complexité, soit de part l'importance des investissements qu'elles nécessitent.

Ce transfert de connaissance abouti finalement à l'instauration d'une oligarchie technocratique. Aucune démocratie n'est possible sans réappropriation de la connaissance par le peuple.

2. L'éradication des connaissances populaires et la destruction des cultures populaires indigènes :

2.1. En Europe, l'Inquisition et la chasse aux "sorcières"

L'extermination systématique des dépositaires de la connaissance traditionnelle.

Lorque les religions monothéistes se sont répandues, elles se sont efforcé d'éradiquer ces connaissances, faisant partie de la culture dite "païenne" ainsi que les structures sociales qui les accompagnent afin de les remplacer par leurs dogmes et leurs hiérarchies.
Il y eu notamment l'action colonisatrice du Saint-Empire Romain Germanique (dont Charlemagne) à la fin de l'antiquité, mais c'est finalement l'inquisition - et ses équivalents dans les pays protestants - qui mena l'essentiel de cet ethnocide en Europe (du XIIIème au XVIIème siècle) en dénonçant cette connaissance comme "superstition" ou "paganisme" et en brûlant par dizaines de milliers les détenteurs principaux de ce savoir ("sorciers" et "sorcières"). Dans le reste du monde ce sont les missionaires et les autorités des puissances colonisatrices, précédant et accompagnant les armées coloniales, qui ont réalisé cet ethnocide.

Ainsi en particulier dans le domaine médical, le peuple fut-il dépossédé de son savoir pour le plus grand profit des médecins. Ceux-ci dissimulaient leur ignorance derrière l'usage du latin (non compris par le peuple), ignorance (dénoncée en son temps par Molière) qui perdure encore largement aujourd'hui, dissimulée derrière les coûteuses technologies de pointe mises en avant, par exemple, dans certaines émissions de propagande télévisuelle.

La mise à l'index des livres subversifs, les autodafés.

2.2. La colonisation et la chasse aux "chamanes"

La colonisation va exporter les méthodes de l'Inquisition partout où les puissances coloniales vont s'étendre. Avec ses missionaires religieux ou "scientifiques".

Les connaissances traditionnelles ne sont pas toujours perdues pour tout le monde : le pillage des connaissances traditionnelles par les laboratoires pharmaceutiques.

2.3. La modernité et la dévalorisation des savoirs-faire traditionnels

Le tricot une activité de "grand-mère".

Acheter du neuf (réparer c'est ringard) : à insérer : citation de Brave new world concernant les vêtements usagées.

Jusqu'à l'interdiction : l'affaire du purin d'ortie + l'association Kokopeli

L'orthodoxie scientifique et les "charlatans"

Le domaine de la médecine (page à part ?)

Dans le domaine de l'accès à la spiritualité et à la connaissance : l'interdiction de certains psychotropes, d'abord par les missionnaires. Les psychotropes légaux pour les masses (le "Soma" dans Brave New World) et ceux pour les élites (dopage des cadres et des sportifs).

3. Préservation, développement et diffusion des savoirs-faire

ex : les logiciels libres. Lire la fiche pratique passer à l'informatique libre. Télécharger notre dossier informatique libre.

Mouvement des réseaux d'échanges réciproques de savoirs.

4. Qui sont les détenteurs du pouvoir

les banques
les laboratoires pharmaceutiques (page à part ?)
les industries agro-alimentaires et du cosmétique
la chimie et les énergies
les groupes médias et communication, l'industrie du divertissement
la grande distribution
le complexe militaro-industriel
le traitement et la distribution de l'eau potable et des déchets (les détenteurs des marchés publics)
l'encadrement étatique (école-université-hopital psychiatrique-services "sociaux"-police-justice-armée) : contrôle, surveillance, discipline, enfermement, formatage

+ les micro-pouvoirs de surveillance horizontaux (Foucault) = tout un chacun. La stigmatisation de l'écart à la norme. La délation.


Mouvement International pour une Ecologie Libidinale (M.I.E.L.) - ecologielibidinale.org - Dernière mise à jour le 23 février, 2018
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